Pour Abby... et pour les autres aussi

Publié le par Fée tes valises :D

Pour Abby... et pour les autres aussi

Je te dois un poème, j'ai toujours pas réussi à m'y pencher... l'inspiration semble me faire défaut à ce propos, en tout cas pour le moment. Elle abonde en revanche pour d'autres choses. Tu sais à quel point j'avais besoin d'être aspirée par l'expansion... Toi qui sait tout ou presque, depuis cette fameuse course de solex, je vais aller droit au but. "La féminité est un sport que j'ai du mal a pratiquer"... J'ai lu ta phrase hier soir, et évidemment j'avais des tas de choses à partager avec toi à ce propos si seulement je t'avais eu sous la main. Te répondre par l'intermédiaire des réseaux sociaux... de longs messages de ce genre, j'ai trouvé que l'endroit n'était pas adapté, alors je me dis qu'ici, ça peut être parfait. Si tu as de le lire, un moment donné, tu le feras. Et ça me donne l'occasion en même temps l'occasion de délier ma plume sur ce sujet là. J'ai toujours été meilleure à l'écrit qu'à l'oral.

Tu le sais mieux que beaucoup, la féminité n'a jamais été plus qu'à toi ma tasse de thé. Ces gros godillots qu'on s'est trimbalé toutes ces années, ces baskets informes, parfaits pour sautiller. Et cet éternel look adulescent qu'on a pu arborer, pantalons larges voire bouffants, jupes archi longues, on a peut être un peu plus fait preuve de fantaisie pour les hauts, la seule chose qu'on osait féminine. Toi et moi tout pareil, peut être même que j'étais la pire... Toi encore, tu faisais des efforts capillaires!

Alors oui, clairement, je te l'accorde, pour des filles comme nous, la féminité est un sport difficile à pratiquer. Le cauchemar mental à s'imaginer des heures devant son miroir, à se préparer, à se peaufiner pour être pomponnette, séduisante, sexy, sensuelle... Oh mon Dieu, mais pourquoi faire?!? Comme sport, on pourrait dire que c'est pour certaines d'entre nous une vraie lutte, faire sortir de nous la femme qui sommeille. On ne la connait pas, on n'est pas forcément plus enclin que ça à prêter attention à elle. Jusqu'au jour où...

Où pleins de choses en réalité. Une conjonction de facteurs, de prise de conscience, pas mal de choses qui ont bousculé ma vision pour que se fasse une drôle de connexion. Et même si je me sentais à l'aise dans mes habits confortables, au fur et à mesure que le temps passe, l'image qu'on projette nous astreint à un rôle, une position sociale. Je me suis aperçue avec effroi que ma tenue vestimentaire me décrédibilisait quelle que soit la pertinence de mes propos, que mon look me positionnait d'emblée comme l'aurait été une ado. Peu importe réellement ce qu'on dit si l'autre est persuadé d'entendre ce qu'il croit qu'on a dit. Ce discrédit perpétuel m'a fait comprendre la nécessité de faire un effort vestimentaire, absorber le décontracté avec le féminin. Un entre deux... pour ménager la chèvre et le chou en somme. Être un chouïa plus crédible tout en restant moi-même.

Abby, tu sais que je ne suis pas sportive, et que mis à part la danse, je ne risque pas de me fouler une cheville en m'activant frénétiquement lors d'un sport quelconque. La féminité n'est pas réellement un sport autrement, parole de sista que je ne m'y exercerai pas. Au départ, je pourrais te dire que c'est une guerre. Une guerre contre soi-même. Parce que tous les jours ce n'est pas facile de s'exercer à devenir plus féminine lorsqu'on ne le ressent pas en soi.

On pouvait croire faire parti de ce nouveau genre, le genre unisexe. Ni homme, ni femme, tout simplement humain. Je ne suis ni soumise, ni féministe, je voudrais seulement pouvoir être celle que je suis dedans, en le prolongeant au dehors. Et nous serions prêtes à endosser notre Humanité! Ça m'aurait paru à moi tellement plus honorable que ma Féminité. Moi réducteur, moins sexué, moins sexuel... plus sensuel! Mais le monde n'est pas encore prêt pour ça. Et moi, je ne m'attendais absolument pas à m'apercevoir à quel point, contre toute attente, la féminité, elle était déjà contenue là dedans depuis longtemps. Surprise hein Abby?

Elle était là, prisonnière, parce qu'elle ne pouvait pas accéder à elle-même. Une image un peu viciée de la féminité, qui passe forcément par la séduction, par l'attirance et finalement la soumission à l'autre. Je ne voulais pas être soumise moi, je voulais être libre, libre et sauvage!!! La femme l'est si peu. Pourquoi s'embarrasser de cette féminité quand on peut atteindre d'emblée l'Humanité?

Si la féminité physique apporte le confort, c'est bien plutôt la féminité de l'âme que je cherche à attraper. Celle qui va nous permettre de rayonner. De rayonner de toute notre féminité, notre Fée Minité jusqu'à contaminer les habits que l'on peut porter. C'est assez amusant de voir comme ça apaise, ne plus se sentir en lutte, en guerre, ni contre soi même, ni contre plus personne. On ne lutte plus à armes égales de toute façon quand on rayonne!

Être pomponnette est un artifice, je le sais bien. Mais j'ai bien compris que c'était plus facile de dire ce qu'on a envie de dire lorsque physiquement on présente bien. Et vu tout ce que j'ai à dire, j'avais des efforts incommensurables à faire sur ce point. Au départ, c'est un peu compliqué, surtout parce qu'on n'a pas forcément l'habitude de se promener tout le temps déguisée. Mais finalement on se prend au jeu, et ça devient drôle. S'amuser à brouiller les pistes, le décalage permanent entre l'air et la chanson. Je crois ma Abby, que quand on touche la féminité de l'âme, la fée minité est devenue notre complice intime et qu'elle nous permet d'enchanter enfin le monde pour s'entendre dire qu'on est la Fée Minité même! Je sais que toi tu comprends. Après effectivement, c'est facile de se déplacer dans les airs, de voleter comme la petite fée des bois que tu es. Le seul sport finalement que nous impose la féminité, c'est de savoir voler... et ça je sais depuis la course de solex que tu es très douée.

Je crois avoir compris et devoir partager avec toi que la féminité est seulement intérieure. Reprendre contact avec ses racines, son être libre et sauvage, celui qu'on nous a a priori interdit. Et au moment où fugacement on s'y reconnecte, la féminité qui se tapis dans les profondeurs de notre intimité, s'accorde le droit de se montrer. Elle est forcément timide au départ, parce qu'il faut l'apprivoiser. On doit apprendre à entendre les compliments sans se sentir gênée et si ça paraît facile, c'est loin d'être évident. De ne pas céder à la pulsion de revêtir ses sapes adulescentes pour disparaître dans un parfait anonymat, éviter le compliment comme la gale, mais au contraire se faire violence en accentuant "l'indécence". Pourtant, lorsque tu es réellement parvenue à la capter en dedans, à l'apprivoiser au moins un peu, tu ne peux plus faire autrement que de la déployer, ta féminité finit par déborder par tes pores, même si tu n'as pas encore tout à fait conscience du pouvoir que ça revêt.

Abby, tu sais bien qu'il manque un truc ici. De là où on vient ce n'est pas tout à fait pareil, on n'a pas besoin de tout ça, les artefacts sont inutiles, il ne faut pas grand chose pour redevenir des fées, la profondeur apparaît sur les faces, elle rayonne à l'extérieur, aucune raison de tricher. Mais ici? Ici, on n'a pas le choix, de toute façon, ils ne comprendraient pas. Alors nous n'avons pas d'autres options que de le leur prouver, par A + B. Ensuite, tu verras comme c'est facile... "d'avoir du style" ;) Rappelle toi qui tu es! Et surtout n'hésite plus à l'assumer. Tu parviendras à terrasser les dragons, à leur arracher leurs ailes et à les voir ramper comme des vers de terre, pendant que ton aura te rendra ta digne position. On se retrouvera dans les nuages, et assises sur l'étoile la plus brillante, on pourra montrer le chemin... tu le sais bien. La lumière de l'étoile montre toujours le bon chemin! Maintenant que tu connais la mission de la Fée Minité, il ne tient qu'à toi de devenir son alliée <3

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