Et si j'étais un clown colorieur...

Publié le par Fée tes valises :D

Et si j'étais un clown colorieur...

C'est fou parce que j'ai plutôt des facilités d'écriture, et de communication (dit-on), mais ça fait des années que je tourne autour d'un pot et qu'il m'est visiblement impossible de l'exprimer avec limpidité. Comme si ce que j'avais à dire me paraissait encore à moi même trop énorme pour le verbaliser. Pourtant, le parcours sur lequel j'avance ne me permet plus de n'avoir aucun doute, autant fou que ce soit et je vois bien les contradictions qui sont les miennes, à demander aux autres de dévoiler leurs vérités alors que la mienne est encore parée d'artifices, de grimes, que je n'ôte pas mon masque pour l'exposer en pleine lumière, aux yeux de tous.
J'ai essayé. Je l'ai même fait parfois, dans le réel, face aux yeux incrédules des autres, de mes amis surtout. Il est tellement plus facile de l'exposer à la face de ces inconnus que je crois de loin partager le même délire que moi, ou le même univers, ça dépend de comment on voit ça. Les proches se ferment, je le vois bien dans leurs yeux. Il y a la partie qu'ils parviennent à entendre, elle se résume aux faits. Les faits sont audibles, compréhensibles, on est capable de les interpréter. Mais l'autre part, celle qui demeure cachée, je ne sais jamais comment la dire, comment la rendre aussi vraie que ce qu'elle n'est.

C'est au delà de leur approbation, même si ça m'arrangerait bien qu'ils arrêtent de me regarder comme si je venais de dire un truc énorme, qu'ils mettent en doute ma parole, mes interprétations. Je sais qu'ils ne peuvent pas encore, je sais bien qu'ils doutent de ce que je leur raconte, alors je m'arrête là, je bafouille, je cherche mes mots, tout ce que je suis en train de dire me semble absurde aussi à moi. Je mesure ce que je dis...
En réalité, je crois que même à moi ça fait peur, que c'est pour ça que je le tais, que c'est tellement énorme à conscientiser, que tout upercute le monde à le faire chanceler, à déstabiliser n'importe qui et moi en priorité. Toujours. Parce que cette "vérité" remet en question toute notre façon de penser. Et on m'a souvent demandé de la fermer lorsqu'il était question de pulvériser les mondes des autres, leur conscience si chèrement gagnée. Pourtant je ne suis pas sure d'être ici pour autre chose, je crois que j'ai à traduire cette autre réalité, celle qui échappe encore à notre conscience ankylosée.

Il n'y avait aucune raison, aucune, que les choses se passent comme elles se sont passées. Il n'y avait aucune raison pour que ça m'arrive à moi en premier parmi toutes les personnes que je connaissais, ou alors les autres ont pris le même parti que moi, se taire, tout murer en eux, pour les mêmes raisons que moi... savoir qu'à partir de là plus personne ne pourrait nous regarder "normalement", qu'on appartiendrait au groupe de fous, des zinzins, des mégalos, des illuminés dans le mauvais sens du terme. Pourtant, rien n'a jamais été si pur. La pureté, c'est dommage qu'elle ne se voit pas mieux que ça.

Rien ne s'est même passé en fait, sinon les jours, les uns après les autres, les mois, les saisons. C'est pour cette raison que j'ai toujours eu du mal à délimiter le début, parce qu'il n'y en a pas vraiment et tout se superpose par couche de début pour prendre sa source dans le cycle précédent, tout est seulement fractal. Il a peut être du se passer quelques choses dans une de ces boucles qui se répètent à l'infini jusqu'à ce que j'en prenne enfin conscience... et que je cherche à remonter le fil de mon histoire à ses débuts?

Comment une telle histoire pourrait elle suivre le temps linéaire de toute façon, quand les évènements du présent révèlent en même temps d'autres passés et d'autres futur? Des choses que je n'avais pas pu voir quand le passé était dans l'instant présent, que j'avais même oubliées et qui refont surface sous une toute nouvelle dimension maintenant que je suis arrivée dans l'instant présent, imprévisible pour mon passé, alors qu'il était encore un futur, une probabilité de futur. Tout comme il y a des probabilités du passé que je n'ai pas encore explorées et qui, lorsque le futur de les découvrir sera moment présent, réorientera le futur vers lequel je chemine dans cet instant présent sans conscience de mon inconscience en ce qui concerne mon passé. Evidemment que je sais que ce que je dis est tordu, puisque c'est totalement quantique... et le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'est pas clair d'emblée... Rien que ce petit paragraphe résume bien la complexité de se saisir de la conception intellectuelle, peut être même cosmique, de la non existence du temps comme on l'entend. Une succession de moments alors qu'on dirait qu'en réalité tout se superpose et se fractalise. Je m'en tors moi même les neurones.
Tout ne peut être fait que de feedback et d'avance rapide, une espèce de labyrinthe gigantesque dont les sorties ramènent vers de nouvelles entrées qui nous ramènent au coeur du labyrinthe dont en réalité on ne sort jamais. Et tout le long, je suis attirée par des indices, des petites marques, des signes, qui finissent par m'imposer d'y faire attention. Si je ne considère pas cette histoire comme un immense dédale, je ne peux moi même pas m'y retrouver, et elle n'a surtout absolument aucun sens. Parce que les faits en eux mêmes n'expliquent rien, ne démontrent rien, ne justifient rien. Mais il y a une autre histoire, quantique, qui relient tous ces faits entre eux. Comment la dire autrement que dans n'importe quel sens.

Il ne s'est donc rien passé et pourtant, tout a changé, comme on traverse les brumes dans l'Univers des Princes d'Ambre de Robert Zelazny, juste en avançant pas après pas et en modifiant de ses désirs le monde tout autour qui se matérialise enfin au sortir des brumes. Un stabilo putain, c'est hyper important ceci pour le moment présent, mais il ne peut avoir de sens qu'à compter d'un moment de l'histoire. Il est bien trop tôt! Qui peut s'imaginer être un Prince d'Ambre et comme Corwin, retourner dans le passé, ou se déplacer dans l'Univers juste en changeant nos pensées? Il importe tant de prendre conscience que ce sont nos pensées qui changent le monde!

Tous ces matins, alors que je revenais de ma nuit, je pénétrais dans un autre réel, mais sa différence avec le précédent était tellement infime que je n'ai pas remarqué immédiatement. Quelques petits détails invisibles révélés par les rêves, sans que pour autant je m'en souvienne, insondables secrets. Chaque symbole parle à mon inconscient, qui cherche à en informer la conscience, par tous les moyens. Je le sens bien qui compile derrière moi, quelque part à l'intérieur de mon Univers immatériel. C'est toujours le même protocole, subtilement, mes sens sont en alerte maximum, mes antennes se déploient telles des radars métaorganisques, une "vérité" qui se dessine à l'encre invisible, une image au contour flou, d'innombrables tâches de couleurs à découvrir mêlées au décor. Elle apparait par flash lumineux, connexions quantiques, mes neurones se relient par l'impression d'un nouveau programme, l'inconscient joue presque le rôle d'une divinité intérieure. Création de champs de conscience, c'est lui qui nous insuffle la perspective de son élargissement. L'inconscient hurle... il malmène tant l'ego qui oppose tellement de résistance. 
Le mien n'est pas fondamentalement omniprésent. Il ne l'a jamais été, je suis une contemplative de naissance!

J'ai contemplé ce monde prendre tant et tant de place, à tenter d'effacer le mien, les directions impulsées par mon inconscient. Il voulait orienter les rênes de ma vie à ma place... me demander de m'aliéner à sa cause plutôt qu'à la mienne! Insurrection!!! Mon être profond se soulève, indiscipliné, rebelle, il ne se soumettra jamais et tout au fond, il cherche à me proposer d'autres directions pour que je choisisse celle qui me correspond. Ne pas subir ce qui m'oppresse, choisir de créer autre chose. A commencer par la contemplation du passé, le regarder comme je ne l'avais encore jamais fait, de mes yeux rieurs épurés d'ego, des yeux qui regardent le monde pour la toute première fois... Rire de soi! Voir sa propre comédie en face! Je suis le Clown colorieur blanc!
Alors c'est marrant, si je passe le feutre blanc, le feutre magique, je peux changer la couleur de départ. Je peux regarder les choses depuis un autre point de vue. Magie oui, parce que soudain, ça s'éclaire autrement. Les résidus de sombres ont laissé la place à des couleurs bien plus chatoyantes, tout devient plus lumineux, l'ambiance épurée de lourdeur. J'ai peut être créer ainsi un nouveau monde, une réalité qui elle pourra rester Jolie... Car c'est ce que demande l'histoire depuis le début.

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Expansion

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