MANIFESTE POUR LA PAIX

Je suis née dans une période de paix. Je n’aurais jamais cru que j’ai un jour à vivre une guerre. Jamais je n’aurais cru qu’un jour je serais amenée à prendre les armes pour avoir à défendre le monde dans lequel je me vois élever mes enfants. Et pourtant, sans forcément que nous en ayons conscience, cette guerre fait rage autour de nous. La pire de toute, celle qui va conduire en quelques secondes à un anéantissement total du monde.

Tous les conflits actuels ou passés, aussi meurtriers qu’ils aient été, ne sauront jamais à eux tous aussi violents et dévastateur pour l’humanité que celui que nous sommes en train de vivre, celui qui laisse derrière lui une gigantesque armée de zombies s’approprier la Terre. J’ai le regret de vous informer qu’il a déjà commencé et qu’il n’est absolument pas virtuel comme on pourrait le penser. Il s’agit bel et bien de ne pas se le cacher…

J’ai autre chose à faire que de mourir. Et je refuse catégoriquement d’en prendre le chemin. J’ai râlé, et souffert tant que je n’ai pas compris, j’ai bien failli mourir aussi et grossir les rangs de zombies prêts à déferler sur ma Terre mais ce temps là est bien fini. A présent, je sais que je vie et je vous enjoindrai à tous à faire de même. La guerre, même si on ne la voit pas, a été déclarée il y a bien trop longtemps pour qu’on s’aperçoive de notre soumission à cet état de domination. Le rationnement intellectuel est bien trop important pour que les choses changent et que l’on puisse se rendre compte que nous avons tous à notre portée les moyens de la paix.

La guerre n’est pas un état naturel, seule l’Harmonie doit être, et l’Harmonie n’accepte pas la contrainte et la guerre contraint l’Harmonie.

Mais comment vaincre sans choisir de prendre moi-même les armes guerrières qu’on voudra me vendre contre de l’argent que je ne n’ai d’ailleurs pas à dépenser? Ce n’est pas par la terreur qu’il nous faudra régner. Je propose un pendant au terrorisme actuel, aux crispations identitaires, à la surcharge émotionnelle qui finit par nous faire tous disjoncter et vouloir prendre les armes, les retourner contre le bouc émissaire de notre oppression.

Après une mi-vie sur terre, je crois qu’il y a encore des chemins qu’on n’a pas choisi d’explorer. Souffrant de tous les néants que le monde actuel nous propose, j’ai tenté de trouver le mien, parmi cette pelote de chemins emmêlés, et je suis en train d’y arriver. Il trouve enfin sa cohérence et sa preuve lorsqu’il est appliqué.

J’ai attendu tout ce temps pour l’entrevoir briller au loin et ne pas avoir peur de poser les premiers pas vers cette petite lueur éphémère. Éphémère, elle ne l‘est que parce que parce que je doute, parce que je n’ai pas assez confiance en ces intuitions qui auraient pu me permettre de tout vérifier depuis bien longtemps. Mais je n’étais pas prête, j’ai toujours tellement été plus douée pour les théories. Je suis une contemplative, j’ai du mal à mettre les mains dans le cambouis. Mais parfois c’est le cambouis qui vient à vous. A force d’être assaillie par des intuitions toujours plus intenses, un jour, il y a peu, devant l’une d’entre elles, j’ai décidé de laisser de côté le doute et de me faire la violence d’aller vérifier. Maintenant je sais, je n’ai plus à douter. Si vous écoutez la votre, ce que je vais vous dire ne pourra plus vous étonner.

Je ne veux pas me battre, je ne veux pas de violence, je veux que cette guerre oppressive cesse le plus vite possible, je veux avoir le droit de vivre en toute liberté. On m’a posée dès ma naissance dans une boite rose, dans laquelle je suis censée restée. Cette boite est définitivement trop étroite et j’ai trouvé comment en sortir sans avoir à exploser. Je ne veux pas faire de dégâts, ou alors le moins possible, je veux seulement tout réenchanter. Mais pour ça, j’ai besoin de votre aide, si nous ne nous pressons pas, nous allons tout perdre ! L’espoir a déjà bien été abimé.

Je ne peux pas me satisfaire du marasme dans lequel je sens le monde glisser. S’il vous plait, ne le laissez pas vous aussi gagner au point de ne plus croire qu’on peut tout changer et beaucoup plus vite et facilement que ce qu’on peut penser. Pour ma part, je ne crois pas qu’on ait grand chose à perdre au moins que d’essayer, pour ne pas avoir la culpabilité d’avoir abandonner la lutte pour parvenir à rétablir la paix et l’Harmonie nécessaire à notre survie. Se lamenter sur notre triste sort n’est plus nécessaire, il est grand temps de l’imaginer plus gai.

Et pour ce faire, j’aurais à remercier tellement de monde, je ne suis pas sûre qu’il y ait sur Terre assez de papier.

Il va falloir vous armer de patience, ça risque d'être si long à tout développer assez clairement pour vous permettre de pulvériser vous aussi les doutes qui vous empêcheraient encore d'agir pour la paix.