C'est dans l'immanence que le futur s'ébroue

Publié le par Fée tes valises :D

C'est dans l'immanence que le futur s'ébroue

Il y a bien longtemps que je ne prends plus de risque à écrire mes articles, il y a longtemps que je gribouille ici des tas de choses, en silence la plupart du temps, à garder pudiquement mon anonymat, à tout faire pour que mon blog n'ait pas d'audimat... que j'envoie ou non des pavés dans la mare. Et ces derniers temps, j'ai ralenti mon rythme.

Oh, même si personne n'est inquiet, je vous rassure, ce n'est pas la production de mes pensées qui s'est tarie, que soudainement, je n'aurais plus rien à dire, ou que ma vie aurait suffisamment changé dans la réalité pour que je ne vienne plus sur mon blog, que je me concentre sur un projet quelconque... non même pas! Rien de tout cela. Je ne fais d'infidélité à mes rarissimes lecteurs qu'intimement!

Mais à dire la vérité, je crois être victime d'une "silenciosite"... j'ai des tas et des tas de choses à dire, toujours autant pèle mêle, mais je ne sais pas comment parvenir à les verbaliser. En réalité, elle sont toutes comprimées les unes dans les autres, elles ont toutes leur importance sans hiérarchisation aucune, elles me télescopent en permanence mais je ne peux plus m'en saisir... Depuis que j'ai réussi à lâcher prise, je me retrouve à ne plus parvenir à écrire ce qui tournicote dans ma caboche. Je n'ai plus les mots suffisants, l'espace dimensionnel qui le compose ne peut se satisfaire de ces termes si plats, qui ne reflètent en rien la démesure que moi, je ressens.

Et en même temps, je ne suis plus sûre que ce chemin là soit toujours aussi important qu'il a pu l'être pour moi jusqu'à présent. En lâchant prise, en n'ayant plus d'autres choix que celui là, au moment où toutes mes certitudes achèvent de s'effondrer pour renaitre paradoxalement renforcées... il fallait seulement inverser le paradigme, je le savais depuis si longtemps... mais jamais ô grand jamais je n'imaginais que ce soit de la sorte. Je pensais que ce genre de paradigme s'imposait par en haut, par influence d'un pouvoir, puisse t'il émaner d'une collaboration populaire... je ne pouvais pas imaginer que ce pouvoir naissait à l'intérieur même de nos viscères!!! Que c'était par immanence que les paradigmes parvenaient à changer!

Mon lâcher prise est en soi abyssal... je suis parvenue à lâcher prise quasi complète avec trois des piliers qui fondent notre société... le travail, l'argent et l'actualité! L'actualité, j'ai décroché il y a longtemps, mais là, ça frise le pompon! Que ce passe t'il? Mis à part les "Nuits Debout" qui méritent bien une majuscule pour initier ce vent de résistance et de contestation qui monte qui monte... même sans télé et sans actualité, comment ne pas s'en rendre compte?

L'argent et le travail, j'ai pas décroché, pas entièrement, c'est bien plus difficile... si je ne travaille pas, je dépends de toute façon d'un quelconque organisme, je vais prendre le raccourci de dire que c'est presque du pareil au même, même si je vais certainement en faire hurler plus d'uns... mais je suis tranquille, rares sont ceux armés du courage suffisant pour me lire! Bref, je fais ça pour l'argent de toute façon, cessons d'être hypocrites. L'argent non plus j'ai du mal à en venir à bout.. je n'essaie même pas, je tire toujours sur ma carte bleue et signe mes chèques sans compter... sauf que j'ai notion de mes finances, surtout avec cette histoire de ne pas travailler. Ben évidemment, tôt ou tard, on finit par être moins payé! Et soit je chiale et je m'inquiète, je pleurniche que je peux plus avoir mon train de vie et je me morfonds devant mes écrans que ma vie est plate et sans intérêt, soit j'évite de trop y penser en adaptant ma réalité à la réalité. J'essaye de faire autrement, dépenser moins que ce que je ne fais lorsque je dépense "normalement". Je ne peux effectivement pas me passer de tout, mais je peux réduire mes besoins de beaucoup et changer ma manière de faire... en allant moins travailler! Un sacré cercle vicieux non? Si je travaille toute la journée, je suis obligée pour ne pas subir la pression perpétuelle de ma vie, de surconsommer bêtement. Si je travaille moins, j'ai plus de temps pour tenter de consommer intelligemment!

Consommer, ce mot de toute façon me fout un goût amer dans la bouche... consommer! Pouark. Il nous aurait seulement fallu continuer de créer. La consommation nous vole la créativité qui nous rendait Homme, et l'avoir troquée à ce point contre la facilité consommable, l'immédiateté jetable nous a tant mécanisé, déshumanisé.

Je n'arrive plus trop à parler parce que je sens que ça gronde, ça gronde comme jamais et je ne sens pas tant le vent de la révolte que celui de la mutation de la société. Oui, pour beaucoup la révolte a encore un sens, et viscéralement, c'est le premier sens qui vient, lorsque l'homme refuse de devenir machine, lorsque l'homme se bat pour reprendre possession de ses droits naturellement légitimes, mais l'homme s'apercevra bien vite qu'il ne croit plus à ce pour quoi il se bat! Une fois qu'il l'aura atteint, il s'apercevra à quel point c'est plat et que la dimension qu'il espère ne se situe pas là. Notre humanité en est par delà... La consommation n'est pas et n'a jamais été notre problème, nous voulons vivre seulement en harmonie avec le monde, l'univers et le cosmos, reprendre la place qui est la notre dans la grande mécanique cosmique. Le sens de notre présence sur Terre n'est certainement pas dans son intensive exploitation consumériste vers une croissance folle... je ne connais pas le sens plus que vous mais évidemment que je me questionne. Et que si vous aussi avez un peu de bon sens, vous savez pertinement que j'ai raison, que notre existence vaut bien mieux que celle que nous espérons avoir!

Le monde, tout de suite, je ne dis pas qu'il me fait rire, parce que ce n'est pas tout à fait vrai, il est criant de mocheté, ce ne peut pas être drôle! Pourtant, quand je vois la farce qu'on a tenté de nous faire avaler, qu'on a espéré nous vendre comme éternelle, comme idéale, qui craquèle de toute part et qui est en train de se fissurer pour de bon... je vois bien que dans vos forts intérieurs vous n'y croyez pas plus que moi, qu'il suffit juste d'appuyer un peu là où vous êtes plus sensibles et que vous allez voir tout seul à quel point le pu gicle!!! Les réponses ne sont pas plus ici que la vérité d'X-files, pas plus qu'elle n'est ailleurs non plus! Elle se situe certainement à la frontière de nos propres limites, de notre peur de l'infini et de notre petitesse que nous avons depuis trop longtemps considéré comme une faiblesse, à vouloir s'élever jusqu'à devenir Dieu, sans se douter un instant que nous en avions déjà le pouvoir... en préférant le gâcher bêtement comme nous l'avons fait!

Je sens déjà poindre depuis longtemps le monde de demain, il s'est imprimé en moi, au fur et à mesure de mon avancée sur ce chemin. A présent, il est juste derrière la porte, je l'entends qui tente de crocheter la serrure, pour nous filer le coup de main nécessaire à l'ouverture. Il est pressé d'être à aujourd'hui, il est pressé qu'on se saisisse de lui. Mon silence, sans doute, pour vous forcer à tendre l'oreille, à saisir le murmure subtil du futur en éveil. Puissiez-vous entendre l'immanence de ce nouveau paradigme s'ébrouer!

Publié dans Expansion

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