Crochetage...

Publié le par Fée tes valises :D

Crochetage...

Ce blog si spécial... pour éviter la fissure, pour ne pas livrer la totalité de ma folie aux pauvres humains de ma réalité quotidienne, pour ne pas égratigner plus que je ne l'avais déjà fait vos rêves chèrement acquis et vos espoirs, pour vous ficher un tant soit peu la paix de mes logorrhées psychédéliques, je l'ai jalousement gardé pour moi!

Il n'y a guère qu'une poignée d'entre vous qui venez parfois ici sans que ce soit poussés par le hasard, parce que je vous ai permis l'accès, en mon nom propre, vous qui avez de quoi à relier ceci à la réalité qui est la mienne, au moins dans les gros traits.

Ici, j'ai étalé des mois et des mois durant la confiture de neurones dans laquelle baignait ma cervelle, l'empêchant de penser à autre chose que de désengluer un peu tout ça. De la rage et de la colère pour taire ce que je ne comprenais pas, ce que je ne savais pas dire, ce que je ressentais en moi sans trouver pour autant une issue à la libération de mon oppression. Peut être que mon harassant travail n'est pas si évident à saisir à travers les mots que je dépose au fil des articles, j'ai bien conscience que mes "délires" peuvent vous inviter à me placer parmi les fous, les illuminés, les perturbés! Mais comment vouliez vous que je fasse, je n'avais pas encore trouvé les bonnes clés? Seule avec moi-même, sans trouver l'écho du partage de ce que je "sais", comment puis je y avoir accès?

Peu importe le pourquoi du comment, tout ça a commencé il y a en réalité fort longtemps... cette sensation de retourner ma tête pour comprendre le "Grand Maître Jean" sur les bancs des amphi de l'université de Provence, au cœur de ces troublantes années 90's, il était trop tard pour que cet torsion cérébrale ne soit pas imprimée sur les circuits de mon chemin mental. Et maintenant?

Ces derniers jours m'ont mis encore une fois à l'épreuve, à l'épreuve du monde à l'envers. Comme si la réalité se révulsait en entier! Elle s'est fichue de ma figure... elle s'était tant acharnée à tout détruire, à tout démontrer absurde, aux limites du supplice, de la folie, la ligne avant le suicide, même si celui-ci se déroule à petit feu! Seule dans le désert de glace... la tempête a fait rage, congelant mon âme, en stase, de toutes ses hallucinations. Les engelures jusque dans les plus profonds recoins de ma tête, à faire tomber en poussière givrée toutes mes certitudes, ont fini par agir comme la gangrène, grignotant chaque parcelle de mes fondations mentales. Et lorsque le soleil peut enfin revenir, voici que la glace se met à fondre, libérant de son dégel l'épaisseur de la dimension parallèle dans laquelle mon âme a proposé de m'accueillir. En fondant, la glace libère l'explosion d'une fraîche nature luxuriante, l'exaltation de la découverte d'un "nouveau" monde fait d'interconnexions! Les liens se sont avec fulgurance... l'âme ouverte me permet d'expérimenter la facette multidimensionnelle que j'avais appris à redouter.

L'épreuve, c'est la fissure.. la fissure de la raison. Elle me retenait à ce fichu fil, tel un marionnettiste qui régit tous les mouvements du pantin qu'il contrôle. Fragile, le fil a rompu net, libérant l'émotion telle une déferlante, se jeter dans le monde la tête la première, pour m'en infuser et s'infuser en lui. Ne pas rester contenue en arrière, derrière la frontière qui me retient d'agir, de réagir, et cesser d'être la spectatrice de ma vie! Je franchis la porte avec fracas pour entrer en scène là, immédiatement. Parce que tout se rejoue ici, encore une fois... et il va falloir que ça rentre dans mon crâne tôt ou tard, avant que tout ne recommence, ailleurs et autrement! De toute façon l'issue je la connais, je sais que tôt ou tard, je devrais plier, ou plutôt c'est elle qui devra plier, ma raison, cette capricieuse enfant.

C'est pour ça que j'ai pu partir... embarquer toute seule dans mon camion, pour retourner "à la maison", là bas, sur les terres lointaines d'occitanie. J'ai suivi l'élan de vie, de folie, qui germe depuis tout ce temps dans ma tête et dont seule ma raison tente jamais de me détourner. Mais je ne peux pas me détourner de chez moi, plus maintenant, alors que les réponses sont si proches, que je peux même les y trouver là bas qui sait... le son soulèvera peut être plus largement le voile, et mes yeux sont tellement habitués à l'obscurité. Et rien ne peut me freiner dans ma course au retour. Rien ni personne. Le fait que je ne retrouve pas mes papiers n'y changerait rien, on ne résiste pas à l'appel du destin. Je n'ai rien à prouver à personne, je suis en règle avec moi même, avec l'univers, je n'ai pas usurpée ma place ici... peu importe qui je suis, je suis autant de la poussière d'étoiles que vous! La fraîcheur de ma confiance en moi, en ma bonne étoile, en la magie que peut déployer l'aspiration de mon monde, je sais que je traverserais toutes les frontières en souriant. Et malgré le contrôle, en souriant, la frontière s'est ouverte à moi.

Ici, l'éclat sauvage de la vérité m'a sauté au visage. Pour ceux qui ont déjà foulé le sol de la terre promise, vous savez lorsque c'est ici. De dehors, je sais que vous ne comprendrez pas. Je ne chercherais même plus à vous convaincre, je sais que je ne pourrais pas. Vous me croirez mystique, vous me croirez gouroutisée. Vous en penserez jamais que c'est mon total libre arbitre qui m'a fait y accéder. A cause du doute, et de toutes les raisons de la terre qui font que la terre promise n'existe pas. Elle est éphémère, c'est l'instant présent, l'émotion plénière dans la grâce de l'instant. Et lorsque, écrivant de mon corps la musique, la bulle a explosé dans ma tête, que l'espace entier s'est rempli de tout ce que j'attends à l'extérieur, et qu'au même instant j'ai été inondée d'une pluie de paillettes, lights sur la poussière en vol, j'ai compris immédiatement que le chemin était le bon. L'émotion de l'évidence m'a submergée... pourquoi ai-je pu autant douter? Pourquoi ai-je été tenue à l'écart de ce si grand secret?

Les preuves sont accablantes, et tombent une à une sous mon nez. Expérimentation d'un nouveau monde grandeur nature, le jeu de la vie me propose une sacrée partie. La raison m'a servie de siège et assise dessus je suis arrivée à bon port, guidée par mon intuition! Oui oui, elle avait la barre, elle n'a jamais tord! La preuve... c'est que tout résiste quand je sors... La frontière s'ouvre sur le tapis volant qui me conduit sans encombre à destination, ma maison du monde réel, matérialisée à quelques bonnes enjambées de bottes de 7 lieues.

Ce n'est pas que je manquais d'assurance, mais je devais aller en faire la preuve à la gendarmerie. Je peux traverser les frontières à l'arrache totale, j'ai beau montrer patte étoilée, messieurs les gendarmes ne peuvent se passer de me revoir rapidement. Ils n'en reviennent jamais que Lara Croft s'arme d'enfant et de coeurs. Non, je ne manquais pas d'assurance, je la conservais soigneusement dans mon sac quand les pavés du trottoir m'ont conduite jusqu'à la librairie. L'élan, sans doute, passait par ici pour que je le suive jusqu'au rayon sur lequel je tombais nez à nez sur le livre, au titre explosif pour mon âme, en ces temps si particuliers de son avènement conscient! Entre mes doigts le livre me brûle, je dois l'emporter impérativement avec moi, comme le confirme le quatrième de couverture. Carte bleue, merci, au revoir. Le livre en sac, contre mon assurance, je sens son rayonnement se diffuser autour de moi, comme le parfum intense d'une fleur paradisiaque. Résonance magnétique, livre qui crépite... de vérités!

Au vu de son titre, qui parle d'âmes, j'espérais bien qu'il contienne un passage qui puisse m'éclairer un petit peu sur cette drôle de dimension qui pour moi a surgi peu à peu. Je trouve ce livre juste après que le fil ait rompu, que la marionnette ait choisi de se mouvoir elle aussi, par elle même! Je trouve ce livre au moment où la vapeur s'inverse et que je sens intuitivement que je me rapproche de plus en plus de cette solution que je cherche depuis si longtemps, désespérément. Elle est là, elle me tendait la main, mais la voir, puis l'entendre afin de l'accepter? Ca ne passe pas sans comprendre... Quelques lignes, tant de larmes... elles glissent sur mes joues sans parvenir à cesser. C'était donc ça que je devais y trouver? L'expression même de ma propre folie sur les pages de cette Estelle, lueur des étoiles, pour me notifier avec certitude que je ne me trompais pas, que la folie ce n'est pas moi!

Et au contraire, je lis avec flagrance la vibration qui m'anime maintenant depuis trop de temps pour que je l'ignore, pour faire comme si elle n'existait pas! Cette même vibration qui vibre aussi dans certaines autres veines, et qui la reconnaitront lorsqu'il sera le moment! Ma folie est éveil et je ne le savais pas.. bien que le doute m'assaille bien de temps en temps parfois. Je sais ce que je sais parce que je le sens, tout ne peut pas seulement être des hallucinations collectives, sur des plans différents!Il y a bien en lien entre tous ça. Alors je m'élève, je dépasse tout ça, le chemin passe si près de ce mur en apparence indestructible, rempart du siège de nos âmes, il nous tient tant éloigné de notre évidence! A rendre le doute tenace, à rendre le doute plus réel que le réel multidimensionnel qui surgit sous mes pas. Je me dois d'y croire, car tout est bien au delà de moi, et je comprends à quel point la lutte est vaine.

J'exprime encore tout ça à tâtons, mais je sais maintenant la faille est possible pour évacuer l'oppression. J'ai toujours eu raison, ce n'est pas une fêlure comme on pourrait l'entendre. Il est bien plus question de cette couche de vernis dont je parle souvent, celle qui avait gangué ma conscience que j'ai le temps de dormir encore un moment! Une fissure, un peu de dissolvant pour ramollir l'épaisse couche d'enduit et la matière rigide craque de tout part. Mon corps est friable, il n'est qu'une enveloppe que j'ai déjà déchirée il y a si longtemps, et en réalité, plus que de sortir peut être, je cherchais à revenir? Et le retour de cette âme... d'aussi loin qu'elle revienne, ne se fait pas sans... profondes chamboulements intérieurs. Je le savais qu'il y avait cette force tout au fond, cette petite lueur résistante envers et contre tout à la torture de l'oppression. Lampe tempête, sans combustible tu vacilles, tu te dissipes jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que la mèche qui luise encore un peu. Elle a résisté à toute les immersions et la voici, prête à consumer le monde pour participer à ce qu'il renaisse de ses cendres! Et malgré les sombres apparences, c'est dans ce mouvement que j'ai toujours cherché à agir. Comme il est compliqué d'y parvenir, à lutter contre vent et marais, à lutter contre vous tous qui me mettez en face de ma "folie" alors qu'elle n'est que médiumnité.

Estelle... si tu savais comme je te remercie, toi thérapeute, toi qui a subi et tant réfléchi, toi qui a senti du plus profond de ton âme que ceci n'était en aucun cas dénué de sens, qui a senti la folie s’immiscer dans ta vie, dans la plus obscure de nos nuits. Tu rétablies ma conscience extralucide, mon intuition démesurée. Aussi irrationnel et incroyable que ça paraisse, tout ce que je vie est vrai, toi, avec les germes de ta propre culture, tu traverses les mêmes marécages. tu as traversé la route noire qui t'as conduit au coeur de tes propres entrailles, pour tout dépasser. Le voile est a présent déchiré et nous avons la tête de l'autre côté.

Grâce à toi, à présent, j'ai confiance. Et la confiance change tout. Dans mon âme je savais bien mais ici et maintenant, la raison voulait me confronter à l'absurde de ma propre situation. Ma confiance donne un autre sens à tout ça. Je peux cheminer forte à présent, certaine de l'intégrité de ce que j'ai ressenti. Le chemin est enfin jalonné de balises. Merci. Je peux avancer de nouveau maintenant.

Il n'y a plus qu'une absurdité qui résiste. Remonter le courant. Je sais où il mène, je sais où est la Source... C'est là qu'est l'aimant. Inexorablement j'y retourne. Je l'entends depuis si longtemps. Je sais qu'ici même, sourde ses vibrations. Comme un rythme cardiaque qui impulse la vie à chaque cellule, je parcours le chemin en direction du futur. En chemin, tout dysfonctionne, un bout de l'aimant dérègle les boussoles... c'est à l'ouest qu'il me faut regarder... ça fait un sacré moment que je le sais. Alors je suis comme Zéphyr, ce petit vent d'est qui virevolte sans se poser une seul instant... insaisissable petit vent. La porte est encore fermée, tu ne peux pas encore entrer. Elle l'a toujours été en fait. En réalité, je suis toujours passée par la fenêtre... depuis mon balai furtif. Tous ces symboles qui me giclent à la face comme trop d'expressions subliminales que je n'ai jamais saisi de cette réalité ci. Et si c'est maintenant, c'est que la clé doit être quelque part. Je l'avais laissée dans un trou du muret de pierre... elle a pu tomber en poussière!

Noooon. Elle ouvre bien plus de serrures que je ne le voudrais. Seule la porte me résiste encore et c'est celle-ci qui importe. Je n'ai pas à la forcer. La clé est peut être seulement déjà de l'autre côté, autant même que la porte n'est pas crochetée et que c'est par habitude que je reste à attendre de tomber par hasard sur le moyen d'ouvrir? Quelques pas encore et elle daignera au moins s’entrebâiller un petit peu.

Publié dans Expansion

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