Villa Vortex*

Publié le par Fée tes valises :D

Villa Vortex*

Mon titre n'est pas un plagiat! J'avoue connaitre l'original pour l'avoir lu en grande partie, mais je ne m'en inspire pas, tout au plus je reprends le titre, pour le sens qu'il se révèle, ce soir, avoir pour moi!

Le Vortex! Il est là! Un peu autour de ma tête, tout autour de moi, mais aussi à l'intérieur même si ça ne se voit pas. J'ai du l'ingérer, à moins qu'il ne m'ait lui même intégré! Ne pas chercher à comprendre, juste à décrire et à recouper les descriptions... liens naturels qui se tissent de leurs mises en relation!

Il est là, et moi aussi! Ici, dans cette ferme, cette maison de campagne, cette "villa" en latin! Et depuis mon Vortex de campagne, je traverserai les dernières heures qui nous séparent de demain, de cette année en 1 qui redémarre un cycle... et j'en ai tant besoin. 9: la fin, avant que tout ne recommence!

Villa Vortex! Il ne nous fera pas glisser dans la terreur! Moi c'est la paix que je recherche, c'est la paix qui motive ma quête, et la glisse pour moi est dans l'apaisement...

La Paix! J'en ai tant besoin. Et malgré ça, je ne suis pas encore réellement capable d'agir unilatéralement en pacifiste, il y a des choses qui grincent encore, qui m'égratignent à faire jaillir mes larmes comme gicle la chair lorsqu'on tâte un fruit trop mur. Parfois, je sais que j'ai tant pleuré que je m'étonne de ne pas être plus sèche! Mais j'ai encore des larmes à évacuer... Je ne peux pas les laisser là, comme un lac d'eau croupie, comme ce lac d'eau noire de cette si triste histoire, celle des petits génies dans les Contes d'Orient.

Le vortex m'a déjà aspirée il y a longtemps... Mon évanescence, ma transparence... toutes ces fois où sans cape d'invisibilité, j'ai éprouvé mon pouvoir de me camoufler dans le paysage, je me confonds, comme un caméléon, parmi le décor avec une facilité déconcertante! Peut être est-ce vrai que je suis un fantôme? Mais je sais que c'est de ma faute, parce que c'est ce que j'ai tant voulu devenir! Le pouvoir de l'intention?

Je continue mon voyage dans ce drôle d'espace temps auquel je n'appartiens presque plus. Il n'y a plus que les symboliques qui résistent à travers le filtre qui s'appose sur ces rites. J'ai senti que tous ceux-ci ne me concernaient pas cette fois ci, que l'importance de tout ça était bien ailleurs, bien plus loin, bien plus fédératrice que ce que nous tentons d'en faire chacun dans notre coin... Rester en accord! Et partout la dysharmonie!!! L'accord est donc bien ici: Villa Vortex, et c'est parti pour le Pays des Merveilles...

Je devrais bien avoir compris que les hivers ne sont pas si froids qu'ils en ont l'air... le monde s'amuse à nous rire au nez depuis un moment! Nous apercevons tout de suite le retour de la lumière puisque nous n'hibernons plus, nous ne devrions plus le faire. Et doucement, nous émergeons, lentement, nous nous ancrons, avec calme. La tanière a besoin d'un bon coup de ménage, à grandes eaux et d'une bonne aération, l'air est suffoquant. Derrière la porte, le vortex! Si je sors, je vais tomber dedans...

Je ne peux pas tomber ainsi, les bras encore chargés de ces quelques affreuses valises que je viens tout juste de découvrir planquées dans la cave humide, comme le corps putride d'un vieux macchabée. Je ne les emporterais pas avec moi de l'autre côté... là bas, pas besoin de s'encombrer de paquets inutiles... de toute façon, ainsi chargée, je ne pourrais jamais passer.

Ca risque d'être difficile de tout déposer ici dans la nuit et pouvoir ouvrir la porte demain matin sans avoir peur de me faire engloutir par le vortex de l'avenir, et qu'il me ramène encore une fois dans le passé que je dois absolument quitter. L'horizon ne peut pas se trouver dans notre dos...

Pour autant, si je ne parviens pas à tout abandonner, j'ai déjà forcément abandonné une énorme partie puisque me voilà ici, devant cet écran à composer cet article, en direct live, à l'heure où vous festoyez tous, de mon propre choix, et que je le vie plutôt très bien je crois!

Tous les signes ont été sans appel. Quelque chose se termine et il me semble bien entrevoir quoi! Un monde entier en passe de se faire engloutir? Ou du moins ce n'est pas exact! J'ai eu la réponse au mois d'août... difficile à comprendre sous la brume explosive d'indices, bulle qui éclate et se répand sur mon monde, pour couler sur l'univers, en entier! Mon monde est l'Univers, ni plus ni moins! Le bilan sonne grave. Il résonne, sans fard...

Tant de petits cailloux de droite et de gauche. Il serait donc l'heure de traverser? Au milieu de l'autoroute, sans passager clouté? C'est drôle, je crois que je n'ai plus peur... l'autoroute est en fait un chemin et les voitures en sont interdites d'accès. Je crois que le ralentissement approche même si tout va encore plus vite. Force centrifuge, éjecte nous!

Nous sommes enfin demain... lorsque ça a commencé, le monde était encore plongé dans l'obscurité, le point du jour laisse seulement deviner la lueur de l'astre solaire qui se lève là bas, dans le lointain! Mais ce soir, j'entends d'ici, de mon silence campagnard, la fête exploser de toute part! Pétarde artificielle qui rappelle à mes oreilles que nous fêtons un truc important. Enterrons nous hier, enfin? Prêt à nous lancer vers la conquête de ce demain dont l'espoir nous faisait encore défaut jusqu'à tout à l'heure? Êtes vous enfin autant conscients que moi, même inconsciemment, qu'il est trop tard pour hier et que le Vortex est l'inexorable issue pour ce demain tant attendu?

En pur paradoxe, en étant ici, au milieu de nulle part, j'ai l'impression d'être partout, la tête et l'âme libre d'aller où bon me semble, avec vous mes amis, avec ceux qui sont réunis, ici ou là, même à des endroits que je n'imagine pas. Improbable que vous, festifs, pensiez à moi dans cet instant de liesse, vous n'y avez déjà pas pensé avant! Et ça m'arrange, car je n'ai pas eu à refuser vos propositions. J'aurais bien chevauché une étoile filante, pour traverser cet espace-temps à la conquête d'autres horizons universels et les étoiles filantes, si elles doivent exaucer nos voeux, doivent nous emporter seuls. Elle viendra probablement me chercher cette nuit, pour me conduire aux Pays des Merveilles, de l'autre côté de l'arc-en-ciel. Demain quand j'ouvrirais les yeux, il y aura le soleil, et en ouvrant mes fenêtres, Absolem métamorphosée viendra se poser sur mon épaule, je n'aime pas trop le bleu, mais pour l'occasion, je m'en accommoderais, une bonne dose d'Amour, rouge, et le bleu deviendra violet ...

 

* Roman de M. G. Dantec. 2003. Editions Gallimard la Noire

 

Publié dans Expansion

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https://youtu.be/gOYiEWgUDVA
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