Mission

Publié le par Fée tes valises :D

Mission

Avant les raisons qui ont fait que j'en arrive à ouvrir ce blog, il y a certainement près de quatre années, j'étais bien un produit rationnel. La somme d'une athée-agnostique-gnostique, d'une libre penseuse, d'une indéterministe, d'une cartésienne, qui a été intégrée dans une conscience en expansion! Avec un terrain pareil... aussi mal comprise que soit ma manière de voir, même décriée, je parlais la même langue que mes congénères et ce qu'ils me disaient faisaient dans l'ensemble plutôt sens à les oreilles. Même si je n'étais pas forcément d'accord.
Et puis il y a eu tout ça.

Je ne sais plus très bien comment ça a réellement commencé, ce qui a insufflé le subtil changement imperceptible qui a déclenché la déferlante, et tout ce qui s'en est suivi, jusqu'à aujourd'hui... Quelle mission!

Si on m'avait dit en ces temps que quelques années plus tard, le solide édifice rationnel sur lequel je me reposais se serait en grande partie effondré, jamais je ne l'aurais crue. Pourtant, c'est bien là que j'en suis aujourd'hui! Longtemps, en dessous, il n'y avait que le vide, avec l'univers au dessus. J'avais peut être le syndrome de la terre plate... (Private Joke!). Et puis petit à petit, j'ai pu me rendre compte que même en dessous, ce n'est pas nécessairement du vide... si on renverse la perspective!

Je n'étais a priori pas destinée à en arriver ici... même si de mon enfance, il y a bien de nombreux indices, mais ma déconnexion avait presque trop bien fonctionné. De toutes ces vérités, j'avais fini par en oublier la plupart, mais en réalité, la mémoire de nos cellules, elle, n'oublie jamais! Elle conserve la mémoire de l'harmonie même si nos consciences oublient. Car soudainement, la vie m'a offert de me souvenir, de faire remonter à la conscience mon éternité. Il a bien fallu qu'il se passe quelque chose d'upercutant pour que je puisse enfin ouvrir les yeux sur tout l'illusoire silence de cette réalité dont j'avais a priori pas l'habitude.

Et lentement, tout a changé! Ca a sans doute commencé dans une dimension à laquelle je n'avais pas accès, mais qui pour autant m'envoyait des indices comme quoi quelque chose de spécial était en train de se passer. Mes nuits devinrent épaisses et chargées de messages subliminaux que je ne parvenais pas à réceptionner clairement au réveil, il n'empêche que je me sentais ramener, de ces escapades nocturnes, des souvenirs immémoriaux. La texture du monde semblait me délivrer un message purement sensoriel, et moi, qui avais toujours été lacunaire à ce propos puisque entraînée par mon intellect cartésien, je n'ai jamais eu confiance en mes sens. Pire encore, je ne leur prêtais finalement pratiquement aucune attention.

Cette fois, c'est ma raison qui s'est fait taclée, couchée directement au sol, KO! Car malgré mes sens engourdis, j'avais bien l'intuition de sentir quelque chose d'intense qui crépitait là en dehors, et sans même y prêter plus d'attention j'avais la conviction d'en connaitre la provenance, que je le veuille ou non. Car cette vibration ne se contentait plus de m'assaillir la nuit, elle déferlait également de plus en plus fort le jour. Une obsession, que je cherchais à  comprendre pour la décortiquer, la débusquer, sans relâche, elle provenait bien de quelque part. Et moi, dans ma quête de saisir avec certitude la source de cette texture, j'ai emprunté ces petits sentiers, m'en créant à travers la végétation, qui me conduisaient inexorablement à marcher sur les crêtes pour élargir mon horizon et décrypter le message contenu dans l'épaisseur de l'air.

En réalité, toujours aujourd'hui je doute! Tant de choses ont depuis disparu, tant de certitudes, mais la texture elle, même si elle a changé, vibre toujours. Malgré tous les vides, tous les abysses, tous les doutes, toutes les absurdités... rien n'a jamais cessé, dussé-je même dire, au contraire! Et maintenant?

Tout ceci pour quoi faire? Pour rester là? Dans cette position statique, la main divine empêchant toute évolution... ? Une vie entière dans la naphtaline?

Tu dois partir... entre les lignes c'est ce que je lis... depuis toujours puisque je ne viens pas d'ici. Tel ce courant d'air fugace que je me plais à incarner, tel ce nuage qui file au dessus du monde, à le contempler, tel le soleil, trop loin et trop brulant pour pouvoir le toucher... j'erre ici, en attendant de retrouver le chemin de la maison. Mais j'ai beau penser savoir situer l'entrée du vortex, parfois il se peut qu'elle m'échappe. Car il n'y a rien de bien matériel derrière, même le sol est fait de vapeur rebondissante et je saute en apesanteur, d'étoiles en étoiles, et si vous suivez, vous savez bien que j'ai raison, que tout est camouflé dans l'épaisseur de cette dimension. 

Mission'air, version spatiale de l'élévation de nos consciences, rien n'est figé, notre "évolution" en est la preuve! Il ne peut y avoir de prêche, aucun prosélytisme à distiller, aucune parole à professer. Il n'y a aucun étendard à planter sur ces nouveaux univers, une exploration libre d'accès, offerte à l'universalité de ce savoir cellulaire, gratuité de l'échange en harmonie chaotique. La liberté de se réapproprier l'espace est sous nos crânes, dans la reconnexion à nous mêmes, bien plus loin de nous que ce que imaginons être.

Si je ferme les yeux et que je finis par oublier tout ce qu'on m'a dit, tout ce que je crois savoir excepté la musique qui emplit tout l'espace temps de ses sonorités cosmiques à l'écho éternel, et vous qui dansez avec moi sur ces portées invisibles, telles des notes qui s'agitent de ce concerto galactique, vous savez que nous sommes attendus à la maison.

 

Publié dans Textures

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