Huile de sésame et la porte s'ouvre sans grincer!

Publié le par Fée tes valises :D

Huile de sésame et la porte s'ouvre sans grincer!

Comme une droguée en manque qui retourne toujours à sa dose... me voilà suspendue à ces pages, comme je le suis à ces oscillations. Je me croyais assise sur un nuage, ou un tapis volant et le voilà pris à nouveau dans les turbulences. Peu importe que j'ai le pied dansant, que je sache parfaitement léviter, que j'ai mis ma ceinture de sécurité, je valdingue, une fois de plus.

Janvier m'avait mis à rude épreuve lorsque tout s'était de nouveau emballé, que le monde s'est mis en conformité avec mes sensations, au moins en apparence. Je voulais tant ne plus me préoccuper de tout ceci, je pensais avoir exorcisé en décembre lorsque j'avais affronté ma fosse aux lions. Lol. Mais comment ai-je pu être si loin du compte, je suis allée remuer le fond des marécages, faire remonter à la surface certaines des alluvions qui s'étaient déposées là depuis si longtemps?

Et d'écrire ceci, parce que je sens bien que pour le moment je ne peux encore rien faire d'autre, me donner le courage de parler un peu plus, en oubliant les métaphores, si jamais j'y parviens. Je me battais tellement contre moi même, contre ce que je devais alors seulement considérer comme de la folie, mais à présent alors que même le psychiatre le dit que je souffre d'une trop grande lucidité, que dois je faire de tout ceci? Libérer ça autrement que par des larmes et des cris, par des crises d'absurde? Aujourd'hui, l'absurde revient au grand galop, et je suis contrainte de me le prendre en pleine face, comme si je faisais du surplace et qu'il me frappe à la gueule de toute sa violence, alors que je ne m'y attendais pas! Ca revient, encore et encore, où que je m'échappe je l'emporte et le ramène avec moi, même si le temps d'un instant je pense l'avoir abandonné en route, mais tu parles!!!! Ca me colle aux basques, pire qu'un chewing-gum, impossible d'ôter ces résidus des sillons de mes semelles.

Je suis allée en Italie, j'ai frotté mes bottes dans la neige, sous la pluie, dans l'herbe des collines Toscanes, et même dans les rues en pente raide de Florence, pas moyen de me débarrasser de ces petits bouts de gommes collantes. Le froid les avaient solidifié, je pensais qu'enfin, je pouvais vivre de cette légèreté, mais dès que la douceur est revenue, dès que je me suis rapprochée des hospices de mes propres collines, voilà la pègue qui recommence à coller mes semelles sur le sol. Je pourrais aller au bout du monde, ce serait pareil. Je ne parviens finalement à m'affranchir de rien en le fuyant. Et j'ai beau nier que je fuie, parce que je fais face à ce que contient le futur, je contourne l'obstacle consciencieusement. Tôt ou tard, la vie me poussera à nouveau dans une nouvelle arène et là, quel choix nous aurons?

Je dépose mon paquetage, mes valises et ma cervelle. Il n'y a que de moi dont je ne puisse pas m'affranchir et moi... je reviens à ceci comme un aimant, à chaque fois. Obsessionnellement! Et pourtant, ce n'est pas exactement ça que je demande. Soit je reviens, soit je m'en vais pour de bon. Mais cette demande en soi est un non sens, puisque tout se joue au même endroit, qu'il n'y a pas d'espace, qu'il n'y a pas de temps. Tout est ici et maintenant et tout se superpose même si mon zoom personnel ne me permet pas encore de tout englober d'un coup, marcheuse que je suis sur mon seul présent. Mais de ce point de vue là je peux toujours contempler le passé, et que de ma manière de m'en souvenir dépendra mon futur?

Plus le temps passe et plus j'oublie ce qui a immobilisé mon présent. Plus le temps passe et plus je peux le contempler de façon à changer mon futur. Les moments douloureux s'estompent et je peux rire de moi, de mes prises au sérieux et comprendre pourquoi... c'était si difficile de zoomer de plus loin, c'était difficile de passer sur la rigidité de nos égos. Et maintenant, suis je la seule à pouvoir rire de moi?

A chercher partout des réponses, je me suis éloignée de moi, de tout ça, de la vérité qui se jouait déjà et que nous ne voyions pas. Comment aurions nous pu? Je me suis tant éloignée de mes propres réponses en vous écoutant, en vous demandant parfois même de l'aide, mes réponses à moi qui ne rimaient à rien, qui me promettaient la folie au quotidien, puisque le réel s'évertuait à me donner tort. Il le fait parfois encore... sauf qu'aujourd'hui je me méfie de lui plus que de moi...

Je ne comprends encore pas bien en quoi tout se lie... oui parce que tout se lie... depuis ma conception jusqu'à aujourd'hui! Pourquoi ai-je choisi cet endroit là pour renaitre à moi? Et ces pistes qui m'y conduisent, ces légendes qui sourient comme pour se moquer de moi? Tout se lie de partout, au réel comme à l'irréel, dans ma tête et au dehors, à ne cesser de me rendre folle... si tout n'avait pas encore plus de sens à chaque pas que je tente de me frayer. Tous ces personnages qui jalonnent mon chemin et que je vois traverser ensemble à certains carrefours sans que je sache encore ni pourquoi ni le lien entre eux? Pourquoi parviennent ils à traverser toute l'histoire, peut être même l'Histoire?

Il y a encore cette immense inconnue. L'importance et la place réelle que revêtent certains des acteurs de mon Histoire, celles qui sont de chaque carrefour... peut être même à chaque vie. Je me sens errer dans une pièce circulaire où je dois trouver la sortie car je sais que ce qu'il me manque se trouve derrière, qu'il n'y a juste qu'à franchir la porte, mais je ne sais pas où elle se trouve. Et me voilà à tâter les murs pour espérer actionner enfin le mécanisme, sur un coup de chance, trouver la faille... ou parvenir à passer à travers les murs. Je sens bien qu'il y a un poids sur mes épaules, j'ai assez cherché d'où il pouvait bien provenir lorsqu'il arrive soudain à me faire ainsi courber intérieurement l'échine et si longtemps de ça aussi j'ai douté, que tout ne provienne pas seulement de mes pensées obsessionnelles, que ce soit moi qui veuille croire que tout soit comme j'ai l'envie que ce soit. Et avec le temps, je sais bien que je  ne peux pas me tromper, parce que lorsque je ne lutte plus, que j'accepte ce que je sens, je m'apaise instantanément. Alors mon âme m'indique que j'ai raison, que c'est bien cette présence que je sens, cette texture présentielle, que c'est ce qui fonde avec nécessité mon obsession. Je ne m'obstine pas au hasard, par simple déraison, je suis simplement le chemin qui n'est fait que de rendez-vous.

Oui je sais d'où elle vient, je l'ai toujours su même si c'était impossible à reconnaitre, ma folie y est tellement conditionnée en apparence, je voulais me protéger. Rien de tout ceci ne me semblait possible, rien de tout ceci ne me semblait réel... si difficile de me le dire à moi, alors à vous! Mais à présent? Comment me convaincre que ce puisse être autrement? Ces ondes là, je suis capable de les reconnaitre entre toutes... je sais d'où elles viennent, même si ça m'est difficile de définir clairement ce qu'elles disent, je sais qu'elles annoncent toujours un grand chamboulement. Parfois, elles me percutent de plein fouet, je perds l'équilibre un moment plus ou moins long avant de me stabiliser quelque part entre ici et l'autre monde, celui où nous nous retrouvons! Le plus fou de tout ça, c'est que ça s'apparente à du délire, j'en ai bien conscience, mais ça ne l'est pas, ça ne l'est plus, ça ne peut plus l'être, les liens sont devenus trop éloquents, et d'où que je tire, ils surgissent tous de la même pelote qui se déroulera tôt ou tard jusqu'à lui lorsque nous serons venus à bout de tous les noeuds! Il y en a tant!!!

Ce jour, les ondes m'ont écrasées, elles m'imposaient des valises qui n'étaient pas miennes, que je devais me charrier malgré moi, alors que je voulais déployer mon énergie vers le monde et mon envol vers moi. J'aurais aimé m'en affranchir, mais je ne pouvais pas, je devais m'acquitter de ma tâche, porter ce fardeau pour certainement alléger ses épaules, tandis que les miennes me font tant souffrir. Si nous le portons à deux, ce devrait être plus facile de venir à bout de la tâche, et plus rapidement. Comme s'il avait besoin de mon aide lointaine, de mon soutien pour porter ses peines et ses souffrances et de parvenir à ne plus éprouver ce poids cruel. Alors j'ai accepté mon sort, ou ma mission, j'ai accepté de cesser cette vaine lutte, je porterais la part qui lui pèse de trop, je sais maintenant comment ne plus crouler sous les fardeaux. J'ai appris à rebondir, à vite remonter, à ne plus me laisser entrainer vers les abysses qui m'empêche de m'envoler. Ce poids à porter en réalité est un honneur!

 

 

Publié dans Textures

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