La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts

Publié le par Fée tes valises :D

La vengeance est un plat qui se mange avec les doigts

Finalement, j'ai pas trouvé de trèfles aujourd'hui... Mais ce n'est pas bien grave, je sais que j'ai récupéré des pouvoirs. Lesquels? Je ne sais pas encore. J'en avais à vrai dire tellement tous emmêlés les uns aux autres que je n'arrivais pas à démêler quoique ce soit et surtout pas du tout à gérer. A présent peu importe, je dois apprendre à les apprivoiser. Ils sont juste là, à portée de mes doigts.

Lorsqu'ils sont là, je les sens crépiter en dedans. Dire comment? C'est un peu comme quand je trouve les trèfles, ça vibre... subtilement, mais aussi réellement. Enfin, mes sens saisissent bel et bien une forme de vibration. En ce moment, je la sens, elle n'est pas bien nette, pourtant, je peux ressentir quelque chose qui se faufile entre les interlignes, les espaces vides de mots, de sons, de sensations... "Ça" cherche à communiquer mais je ne comprends toujours pas clairement le message. Je suis très très troublée parce que cette impression me "hante" depuis un bon moment, par vagues. J'ai bien peur qu'elle ne déborde bel et bien ma tête. Ça aurait été plus simple autrement, je n'aurais qu'à eu me persuader de mon délire mental et le tour aurait été joué. Ben c'est raté. Je ne délire hélas pas, je choisirais presque conventionnellement la voie rationnelle mais apparemment, c'est elle qui ne veut pas de moi!

Je sais que j'ai récupéré mes pouvoirs parce que je ne suis pas à terre, à nourrir les trèfles à la racine, en rampant à quatre pâtes, au milieu des abjections qui peuvent parfois joncher le sol. Et je sais bien que le pouvoir cherche à nouveau à déferler sur moi, je ne sais pas réellement dire pourquoi, mais je l'entends peut-être qui me chuchote à l'oreille, qui me prévient de son retour, pour que cette fois, je ne me fasse pas avoir. Que l'apprentie sorcière que je suis ne se prenne pas à nouveau pour ce qu'elle n'est pas encore: ce n'est pas parce que j'ai un balai que je sais voler...

Je les ai vu leurs yeux venimeux, aussi lointain qu'ils fussent, m'accorder encore autant d'intérêt, de je ne sais même pas de quoi il s'agit réellement en fait. Je ne suis pas morte, ma carcasse si frêle est coriace, je m'accroche au dernier brin de paille pour remonter, même Monsanto ne parviendrait pas à le déraciner. Et tous les venins de la pire horde de harpies ne seraient pas suffisants pour y parvenir. A leurs yeux, je vois bien l'immensité de mes potentiels pouvoirs si je décidais d'en user. Alors que je ne m'en suis encore saisie que pour ramasser à la pelle des trèfles à quatre feuilles, si seulement j'en avais eu conscience avant.... A présent que je ne brille plus, que j'ai un mal fou à briller et que je n'en développe aucune intention, je ressens à nouveau cette agression. Profitant de ma faiblesse, on m'a déjà écrasée une fois. Comme les oreillons, on ne les attrapent pas deux fois... je peux maintenant en rire, de voir que dans leurs yeux rien n'est encore fini.

Alors que dehors, le soleil brille, les oiseaux chantent, le chaleur s'installe peu à peu et les sourires détendus ornent les visages, que les touristes arrivent à grand renfort pour profiter de notre radieux cadre de vie, là, vous, vous arborez cette tête tragique sur mon passage? Je vous plains amèrement. Vous devriez jouir jusqu'à l'orgasme de vous sentir si puissantes à mon détriment et vous en êtes encore aux messes basses. Pauvres gros poissons dans un si petit aquarium. Sûres de votre fait, même pas sûr que vous en jouissiez... dans votre misérable petite condition de crapauds. Je rie parce que vous avez perdu et vous ne le savez pas encore. Vous êtes tellement convaincues d'avoir gagné, je n'ai même jamais su qu'on était en guerre.

La guerre, je n'ai même pas tiré un seul coup, j'ai beau m'habiller souvent en sombre, je suis blanche comme neige, de tout ce qui m'accable. Et parmi tout ça la seule chose que je reconnais comme acceptable, je n'y suis strictement pour rien! Pourtant, mon costume a le dos criblé de balle, il y avait peut être un humain à l'intérieur? Un humain agonisant de mille autres blessures mais dont l'ignominie valait bien qu'on s'acharne lâchement et sournoisement dessus.

Si les pouvoirs sont en train, comme je le crois, de revenir, même si ce n'est encore que les balbutiements, alors, ça va être partie pour une seconde manche. Sauf que maintenant, l'adversaire en face sera de taille à jouer, à se battre parce que définitivement, je ne mordrais plus la poussière, le sol est plein de trèfles et ça amortit bien les chocs. Je reviens de très très loin, d'un voyage en Erèbe, ça m'a pris des plombes de revenir de là bas, et quand on revient, je dirais presque qu'il faut encore s'adapter au jet lag... ça prend un bon moment. Et comme si quand on est déjà en guerre civile, c'est le bon moment pour se faire envahir par de nouveaux ennemis... A moins de resserrer soudainement les rangs et que l'invasion soit l'occasion d'une meilleure cohésion!

Et si les trèfles sont le symbole de ce retour des pouvoirs, alors, elles vont s'en repentir. Si je les déploie autour de moi comme pour prolonger mon aura, alors, la roue va tourner. Je n'ai pas besoin de porter des coups, ni bas, ni hauts. Rien que le fait de les trouver, de les offrir, de les charger de positif, c'est le meilleur moyen de terrasser ceux qui cherchent à me nuire. Vous n'avez avec vous que la force de la méchanceté, de votre malheur, elle vous usera avant que ma flamme de vie ne se soit consumée! Et j'aurais bel et bien gagné!

Publié dans Déchetterie

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