Délestage...

Publié le par Fée tes valises :D

Délestage...

Ce n'est pas tout à fait cet habituel état de Yoyo que je sens se soulever maintenant depuis plusieurs heures, je le vois bien tenter de se mettre à l'oeuvre même si je sais à présent comment le contrôler, toutefois, je remarque ses tentatives pour pénétrer ma réalité.

Je ne sais pas trop dans quel sens pouvoir lire la partition cosmique quant aux indices qu'elle me donne, mais je suis dans l'expérimentation de tous ces mécanismes qui sous tendent mes actions afin de valider enfin ma prise de position.

Je sens bien ces larmes qui montent, leur besoin de déferler sur mes joues pour déverser ce que je suis contrainte de "supporter" encore du fait qu'elles me pèsent. Et qu'elles me pèsent encore bien plus que ce que je ne voulais l'admettre. De fait, je n'ai pas d'autres choix que de tenter de les verbaliser, pour donner de la matérialité à mes actes, au moins donner de la matière à mes émotions! Toujours rôde le spectre de cette dissertation vingtenaire de mon cours de première année, en philo géné: La parole est l'ombre de l'acte!

La nuit de l'âme est terminée et je sais que j'en ai même quitté les coulisses, je sens bien rayonner la lumière et mon sourire, je sens bien que quelque chose est en train de s'apaiser, qu'il y a encore un petit peu de colère, mais j'ai compris ce qui la fonde, je devrais parvenir à le dépasser, me dépasser, encore une fois...

L'ouverture... ce lâcher prise considérable qu'on est en droit de convoiter tous, mais qui nous effraie tant il nous impose de nous remettre en question, et de ne jamais cesser de douter, surtout de nos plus grandes certitudes. Et c'est ce qu'on fait tous le plus mal. C'est ce que je crois pouvoir lire aujourd'hui.

Ce mécanisme qui m'a contrainte à abandonner les miennes, ces certitudes qui fondaient le terreau de la réalité que je pouvais alors appréhender. Comment douter de ce dont je suis sûre et sur quoi je me fonde depuis presque toujours pour décrypter le monde? Des remises en question, évidemment que j'en avais déjà eu de nombreuses, mais pas au point de tout ébranler en profondeur, de me mettre en entier et pratiquement devant le vide abyssal de la vacuité de mes "croyances" aussi rationnelles qu'elles fussent. Ce n'est jamais facile pour l'égo de reconnaitre ses torts! Et autant on peut penser qu'on a déjà travaillé, autant on peut penser qu'on a déjà expérimenté assez pour être épargné du travail, que notre égo est sous contrôle, c'est la preuve qu'il n'en est rien, que l'égo veille toujours, prêt à bondir, prêt à bomber le torse.

Ces petites cicatrices émotionnelles, planquées là, tout au fond, et qui nous force à réagir parfois avec rage à des mots ou des situations qui révulsent en nous quelque chose de particulièrement enfouie... La peur de devoir l'imaginer sortir, déferler sur ces apparences qu'on tente tant bien que mal de maintenir... Qui sommes nous réellement sans elles? Qui sommes nous dépouillés de nos artifices, de nos cartes de visites et de nos pedigrees? Et le quelqu'un que nous sommes, l'acceptons nous? Arrivons nous à le maintenir à la surface bien longtemps avant qu'il ne replonge dans les habitudes de son rôle? Tout ce qu'il faudrait pouvoir changer pour y parvenir... A quel point il faudrait accepter d'abandonner ses positions de défenses et faire confiance à l'autre dans sa bienveillance. C'est le plus difficile, la plupart n'ont appris qu'à se méfier: le monde nous a transmis la peur au ventre.

Comme je n'ai plus envie de tricher, et comme de toute façon c'est au delà de l'envie, que j'ai de plus en plus de mal à ne pas dire... j'essaye un discours plus apaisé, je ne sais pas si ça marche toujours. Les gens sont assez avares de retour! Ils sont goulus de leur demande... mais ils ne restituent rien, ou peu de choses, c'est insignifiant. C'est tellement difficile de dire la vérité, que ça touche ou non l'âme, que le raisonnement soit juste ou hurluberlu, une critique pour avancer c'est jamais trop grave... mais c'est vrai que c'est si violent à faire sortir de la bouche. On préfère le mensonge, la moitié camouflé sous des silences, des demi vérités. Ca commence à me râper la langue de ne dire que des petits bouts planqués au milieu d'un désert de non dits. Pourquoi parler par miettes, pour protéger l'autre de lui-même, alors que c'est justement l'inverse que nous avons à faire, chacun à surgir à soi-même? Et si l'autre n'accepte pas Ma vérité, que celle-ci le dérange, qu'il ne voit pas ma parole bienveillante à travers ce qui le gêne dans mes mots, peut être c'est que nos chemins à présent vont inexorablement s'éloigner, quoi que nous fassions pour endiguer l'échappée.

Oui, on a appris à mentir, à retenir nos émotions, à taire nos pensées, nos naïves constatations. On nous a conditionné au mensonge, ou au moins à l'obscurité de nos sens, le silence du coeur, de nos intuitions... Et toutes les histoires qui nous conditionnent déjà tout petits à accepter de nous soumettre quand nous serons plus grands! Alors on ne dit rien, on a bien intégré que les autres ne veulent jamais entendre ce qui force à se poser des questions, à remettre en question ses propres certitudes, à mettre en doute notre compréhension des choses et de la réalité. Mais se taire jusqu'à quand? Je crois qu'au moment où on comprend les raisons réelles de son silence, que celui-ci nous pèse bien plus que faire comme si tout était déjà dit, le temps est venu de parler, ou au moins de l'évoquer à sa conscience sans plus en culpabiliser! Regarder la réalité en face et de se dire que de conserver de chaque côté cette position silencieuse ne nous élèvera ni l'un ni l'autre.

Ce n'est hélas pas dans le feu de l'action, ni dans l'instant présent que je peux avoir conscience de cet état de fait! J'essaye seulement de vivre, de communiquer, d'échanger! Enjouée si j'y arrive, si je rencontre un enthousiasme réciproque, mais profondément déçue de trouver lettre morte à l'expression de mes émotions, lorsque nos échanges me donnent l'impression d'être soumisse à une pression écrasante, ou tout simplement une absence! Et puis l'instant présent cède la place à un autre instant présent, dans lequel je suis à nouveau seule et médite, où les souvenirs mélangés de mes journées passent en film dans ma tête et que je peux voir les choses avec recul... mes pensées assemblent mes intuitions! C'est là que m'apparait avec évidence le voile qui a plané sur la rencontre. C'est là que je prends conscience que tout n'est pas dit! J'ai bien ressenti vibrer des ondes que mes sens détectent comme en dysharmonie et je ne peux que leur faire confiance aujourd'hui, avec tout ce que j'ai appris. Je sais que tout n'était pas fluide, je sais bien que malgré les silences, il y a une vérité qui voudrait parler!

Je l'entends bien qu'elle ne parle pas en mots. Je sais bien ce qu'elle déclame. Le malaise, le désaccord, la désapprobation, l'ennui, le désintérêt, la déprime. Et moi qui pensait rayonner à communiquer ma lumière et à vous apaiser? C'est à moi de me remettre en question? Ou est ce bien à cet autre qui a été devant mes yeux en me cachant son coeur, son âme? A me penser indigne de communication profonde? Et je sens mon égo frétiller sous mon épiderme, je le sens me rappeler qu'il n'aime pas ne pas être compris!!! C'est ce qui me procure la plus grande crispation sans doute. Je ne sais pas si c'est pareil pour vous? L'incompréhension... la peur d'être associé à la folie, la lutte vaine pour obtenir une tribune pour m'exprimer. Tout ceci non pas parce que j'ai raison, non au contraire, je ne veux rien vous imposer, je voudrais juste la possibilité d'en parler, d'échanger avec vous ce qui moi m'interpelle, pour voir si ça vous interpelle aussi, pour voir si nous pourrions associer nos découvertes pour avancer à comprendre plus vite... J'ai toujours eu la naïveté de croire que c'était pareil pour vous!!!

Ce n'est pas la personne que je remets en question lorsqu'elle se braque sur ses certitudes, que mes postulats l'oriente vers l'idée que je suis si sure de moi à vouloir lui imposer ce que je pense, alors que je réfléchis la plupart du temps en direct à haute voix, pour aller à la pêche aux indices, pour trouver des réponses chez l'autre pour dissiper mes doutes! Pourquoi l'humain réagit-il comme ça? Moi c'est seulement aux idées que je m'attaque, aux incohérences... sans dire pour autant que je n'en ai pas, mais c'est toujours plus facile à repérer chez les autres, que je remercierais certainement de faire ceci pour moi. Et lorsque je suis contrainte de constater que les idées mêmes s'appliquent avec si peu de retentissement sur la pratique, il est criant que la cohérence n'est pas au rendez vous et qu'il faut sans doute accepter de se dire qu'on se trompe dans ses certitudes! Je n'ai pas la prétention de toujours y parvenir mais c'est ce qu'à mon niveau j'essaye de faire, valider mes croyances et mes intuitions sur la réalité pratique.

Alors, si finalement, lorsque ça devient franchement intéressant, qu'on a arraché le voile pour regarder derrière et s'en extasier, on n'arrive pas vraiment à communiquer, je me demande à quoi ça sert de se sentir entouré! Je crois préférer la solitude, que j'apprécie beaucoup, aux relations que je ressens tronquée de la sorte, par une parole emprisonnée, au devant d'une âme qui refuse de se dévoiler. J'ai des ailes, je vole, je ne veux plus avoir à le justifier, j'ai des ailes, je vole, je ne compte pas m'enliser! Accepter qu'on s'envole ensemble, sinon je ne peux plus rester... l'élan m'aspire vers les hauteurs, je ne peux impulser que du léger! Je ne suis pas du soin, ni de la technique, je suis de l'espoir, de ceux qui offrent des tapis volants, mais seulement si on consent à monter dessus! Et la formule magique pour le faire voler toujours plus haut: élever sa vibration énergétique et rayonner de toute sa Lumière disponible à l'instant présent ;) Difficile dans ses conditions, malgré les remords, d'emporter du lest. Chacun doit pouvoir élever sa propre montgolfière aussi loin qu'elle l'emporte!

 

 

Publié dans Déchetterie

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