De mondes en mondes

Publié le par Fée tes valises :D

De mondes en mondes

Le monde change parce que je change et waouw, j'ai du faire un bon quantique parce que depuis un certain temps, oui, je le trouve changé. Je vois bien que lui et moi on est lié, parce que quand je change, il change, et alors je change et il change à son tour... ça ne s'arrête pas, jamais!

Lui ou moi d'abord? Les deux en simultané? Le monde change et j'en suis un témoin privilégié. Moins je regarde et plus je vois, moins j'écoute et plus j'entends. Je me dilue et le monde s'en fout, et il se dilue lui aussi! C'est un peu à n'y rien comprendre. Il y a un moment maintenant que je me dis que si je continuer à me diluer ainsi, le monde va finir par me rattraper pour me filer une belle taloche, mais pour le moment, il s'amuse à m'être complice, je ne peux qu'en profiter. Je me dilue et lui aussi, je me dilue peut être autant dans lui que lui en moi, je ne sais pas, je ne me pose pas réellement la question, elle me vient seulement ce soir. 

Tout ce temps qu'il m'a fallu pour comprendre, et alors même que je le comprends plus ou moins, ça me parait impossible de pouvoir l'exprimer en entier tellement c'est vaste et complet, tellement c'est dense et infini. Et au fur et à mesure que je tente de me l'exprimer à moi même, ma compréhension recule. Pourtant, l'ensemble n'a jamais été aussi clair. Je me suis mise à douter de la raison, de ne la voir que comme un outil de lutte contre les obscurantismes de tout bord, jusqu'à se tromper de sens... la raison devenant elle même qu'un obscurantisme conquérant. L'obscurité change de camp.

A la lumière, il y aurait donc eu les sens. Ceux que je nomme, que je parviens à peu près à circonscrire, mais comment recourir à des sens dont je n'ai matériellement pas conscience? Ceux qui échappent à la délimitation? Et si je suis intimement convaincue qu'il y en a d'autres, je suis bien ennuyer pour en discuter et disposer de preuves indiscutables pour valider ce que j'intuite. Mais mon intuition justement, elle vient bien de quelque part?!

Dans l'obscurité, ils essayent de m'inquiéter. Ils ouvrent les rideaux et tous les projecteurs sont braqués sur la scène qui me montre une cascade de catastrophes plus angoissantes les unes que les autres, la musique est tragique et donne une ambiance oppressante. Je pourrais avoir peur si je n'avais pas muré mes fenêtres. Il n'y a rien à voir derrière ces immenses rideaux grand ouverts. Ils nous empêchent de regarder ailleurs, vers la lumière à l'intérieur.

Le monde change, il devient invisible. Il disparait tout en apparaissant. Un casse tête pour qui tente de comprendre. Il s'est dilué en grande partie dans son évanescence, et en se diluant, il permet à l'invisible d'apparaitre, même si nous ne le voyons toujours pas. Mes sens le perçoivent sans que je ne le vois. Ils dépassent ma vision, ils dépassent les sens sur lesquels je me fonde pour appréhender le monde. Pour que je puisse percevoir l'invisible, il faut que je dépasse ce que je crois, c'est à dire que à quoi ma vision me pousse à croire.

Mais l'invisible criait si fort qu'il me crevait les tympans et mes autres sens, en totale désorientation, m'ont soudainement imposée la superposition du monde sensible au réel. Il m'a fallu tant de temps pour comprendre que la folie n'était pas dans ma tête. Mon ordinateur cérébral était bien trop occupé à traiter ces nouvelles données pour que je puisse leur donner du sens. Si longtemps, elles n'en ont pas eu. Je suis toujours revenue à l'absurde.

Pour comprendre, je devais m'affranchir un temps de mon allié le plus fidèle jusqu'alors, ma raison. C'est elle qui me ramenait sans cesse à l'absurde. Il n'y a que le rire qui m'ait permis alors de la mettre un peu de côté. C'est à l'issue de cette période que je me posais la question de sa nécessaire utilité face à l'obscurantisme... de son strict avènement comme gouvernail de l'esprit, délaissant les sens. Nous avions besoin de certitudes, et surtout de certitudes qu'on puisse fonder en nous... et non plus de manière seulement transcendantes, par un Dieu ou une autorité quelconque. De la à voir le rationnel comme le premier anarchiste, il n'y a pas loin! Mais la raison cesse dès lors de nous appartenir pour devenir un dogme... au détriment des sens. Une aubaine pour les obscurantismes, eux que les plaisirs dérangent tant!

Et si je dois m'affranchir de ma raison pour comprendre, je vais devoir accepter de privilégier sentir. Moi qui suis si balbutiante, moi que la raison a toujours dominée! Il a fallu que je m'arrache pour me laisser aller à ce renversement inouï de perspective. De l'autre côté, plus rien n'est pareil et voler ne suffit plus. Virevolter, encore moins!

Mes sens, ils ont été révélateurs de tant d'indices que ma raison ne captait pas. Je m'imprègne et ma raison n'en a pas conscience. Elle intervient après coup, pour rationaliser à ma conscience ce que l'invisible me dévoile sans que je ne le perçoive clairement. Mes sens sont bien premiers et c'est ce qui me perturbe car je ne parviens pas à interpréter de mes codes ce qu'ils voudraient me signifier. J'ai tant appris l'inverse. Leur langage n'est pas clair je présume. Je peine un peu à effectuer définitivement le transfert mais je m'y astreins de mon mieux. Me préoccuper en premier de mes ressentis, de ce que je crois percevoir, plutôt de ce que je me mets à interpréter les indices qui se postent sur ma route et qui me dévient de ce que je sens, qui ne lui donnent aucune cohérence dans le réel. J'en ai tant fais les frais de continuer à positionner les choses à l'envers!

Dans le bon sens... je tente de rectifier le tir de ma déviance mentale. Je tente de contrôler cette mécanique automatique qui se met en branle à chaque "évènement" et qui suit le chemin de l'habitude. Je suis sensée avoir compris que pour accéder au nouveau je dois m'affranchir de l'ancien et je suis devenue un cobaye de cette déprogrammation. En pratique, on dirait bien que tout fonctionne, reste à l'acquérir comme un nouvel automatisme. Ce à quoi je m'emploie.

J'ai encore bien trop d'habitudes et la vie me confronte sans arrêt à chacune d'entre elles pour que j'en vienne enfin à bout. Le stress, l'inquiétude, la victimisation, la solitude, le silence... tout est mis devant mon nez afin que je parvienne enfin à les mettre à mal, me confronter au ces habitudes et les dépasser. Jusqu'à ce jour où tout sera correctement aligné! Moi, avec mes propres manières de faire, de comprendre et d'expliquer le monde en fonction de ce que je ressens. Alors le monde fera un autre saut quantique au moins aussi important que le mien!

 

Publié dans Expansion

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