Cérales l'improbable retour: J'ai pris du poids! Vite mes SpécialK...

Publié le par Fée tes valises :D

Cérales l'improbable retour: J'ai pris du poids! Vite mes SpécialK...

Que faire de cette intrusion impromptue alors même que je m'en suis allée au loin, que la vie m'avait fait disparaitre, et que je volais à présent vers un horizon plus large que celui qui m'avait trop longtemps crevé les yeux? Et alors que je détournais la tête, que je n'avais plus de sentiments d'amertume, voilà que la vie s'amuse à m'envoyer un test pour voir si je tiens bon.

J'avais fini par oublier, oublier toute l'obscurité, la noirceur, la méchanceté et la jalousie qui avaient creusé la sépulture de mes certitudes, de ma naïveté. J'étais tant en quête de la retrouver, de parvenir à toucher de l'âme ce ressenti plénier que j'avais déjà éprouvé. Il y avait des obstacles, mais ils se sont peu à peu dissouts pour saupoudrer, de leurs nuées éphémères, ma réalité, sans que je n'ai pour priorité que de m'en préoccuper. Elles avaient fini par disparaitre, ne plus venir m'importuner et de par leurs vaines tentatives, elles finiraient par abdiquer. Toutefois, les assauts n'avaient jusqu'alors jamais été directs, je les percevais de leur subtilité subliminale, on aurait même concrètement pu dire que je délirais. Preuve en est bien que non.

Je pensais que tout était terminé depuis belle lurette, malgré ma conviction intime que rien n'était fini, mais les évènements nous avaient tous projetés ailleurs et maintenant les tenants et les aboutissants n'étaient plus les mêmes, je n'avais plus d'ennemis. Nous étions quittes, ils avaient gagné, mais j'avais réussi à les évacuer de ma vie, j'avais donc gagné aussi, même si ma victoire n'avait pas été apparente, même si ça m'avait pris un temps infini! Et là, alors que j'avais rassemblé assez de preuves, j'étais prête à aller au devant de ma vie: ça ne pouvait pas venir me chercher aussi ici, dans cette dynamique là! Il faut croire que oui.

Cette intrusion... au moment où je m'y attendais le moins, à cette période où tout me semblait derrière, ou en pause, ou loin de mes préoccupations du moment, voilà les spectres de mes plus horribles cauchemars refaire surface et revenir hanter ma vie. J'en ai été soufflée de surprise, de stupeur. Il ne pouvait que s'agir d'une erreur, d'une farce, d'une blague de mauvais gout. Un test pour mettre à l'épreuve mon ironie. Ah pour le coup, me voilà un instant replongée dans un passé contre lequel je me suis battue pour le dépasser, ne pas en avoir d'amertume, de rancoeur, de regret et c'est ce passé qui me saute à la face, alors que j'étais tournée vers ailleurs. Le passé ne me reprendra pas dans ses griffes acérées.

J'aurais beau dire que je savais qu'il se passait quelque chose, mais que je ne savais pas quoi, j'aurais beau repenser aux indices que j'ai vu jalonner ma route sans savoir quoi en faire, je ne saurais toujours pas la réalité de ce qui se passe réellement. Les preuves que ça bouge, je n'ai pas besoin de les avoir, il a suffit d'une seule intrusion dans ma vie, qui m'aspirait pourtant vers l'horizon, pour que je les devine. Moi, je devais seulement voir qu'on se préoccupait de mon sort, que j'avais encore une quelconque importance alors qu'aux dernières nouvelles, je n'étais encore qu'au sol. A quoi bon? Ce n'est pas par gentillesse,la gentillesse ne change pas à ce point là de bord. Des regrets, j'en doute. De la jalousie? Au départ, peut être, mais maintenant? Ca n'a plus aucune sens... Non, je devais voir, voilà tout. Voir que tout ceci n'avait pas disparu et qu'il se passait bien quelque chose, même si je ne sais pas encore quoi. Il y a longtemps que je n'échafaude plus de scénario.

Je me refuse d'y penser mais en même temps ce n'est pas là pour rien. Il y a quelque chose à voir, à faire, et l'intrusion de mon douloureux passé de cette improbable et surprenante manière n'est pas par hasard sur mon chemin. Que son acte soit volontaire ou non, je ne suis pas en mesure de répondre à cette question, mais je suis bien capable de voir ce que moi ça m'inflige comme repositionnement. J'ai encore de l'importance! Peu importe en quel sens, puisque ça non plus je ne suis pas en mesure de le savoir, mais je dois bien lire entre les lignes, la curiosité est un vilain défaut, c'est dire à quel point mon existence rayonne même dans l'obscurité! Elles auraient du m'oublier. J'ai tout fait pour disparaitre, me ratatiner, qu'on me voit encore d'aussi loin me laisse m'interroger sur les raisons de ma luminosité, à présent. Et même si j'entrevois d'où peut venir la lumière, rien encore ne me permet de le prouver.

J'ai bien géré l'uppercut, j'ai pu mettre relativement immédiatement de côté les pensées qu'il implique par nécessité. J'ai évacué le stress et la mise en route de la moulinette qui se planque dans ma tête. Et j'ai pu vivre ma vie. Je pensais le test réussi, je pensais être passée par dessus sans dommage, preuve que payait enfin mon travail acharné! Mais il m'a fallu revenir et me confronter à la proximité, à la réalité. Au fait que mes ondes ici n'ont aucune limite et que je n'ai rien à ajuster. Je dois me confronter encore une fois à mon supplice et même si je recule, inexorablement, tant que je n'aurais pas réussi ce test là, je pédalerais sans doute tôt ou tard dans la même semoule d'un passé trop envahissant. Je suis bien obligée de m'en rendre compte à chaque fois que ça revient. Ces pensées qui galopent à côté de moi espérant que je les attrape, j'ai beau m'en défendre, elles m'engloutissent encore. Encore et toujours. Jamais elles ne cessent même si j'approche indubitablement du but.

Je ne sais trop de quel but d'ailleurs, même s'il se profile, en douce, quelque part devant moi! Et cette histoire, elle jalonne indubitablement le chemin qui m'y amène. Je ne comprends toujours pas, il y a bien celle que je suis en puissance à faire advenir, mais pour le reste, je suis bien encore incapable d'interpréter l'avenir. Ce flashback, retour en arrière, qui s'impose à moi... je lui cède ou je ne lui cède pas? Telle est la question en suspens. Elle me brule les lèvres. Dans l'attente, tout a presque disparu. Cette impression que tout se dilue. Je le redoute autant que je me méfie, ce "vide" s'est déjà produit, pour s'avérer être une illusion. Les signes et les synchronicités se remettent à chaque fois à clignoter et me voilà toute chamboulée. En repartant pour un tour. Mais si je cède, il se passe quoi? Je remets des pièces dans la machine et tout recommence? A moins qu'au contraire, le fait de répondre me met dans une autre dynamique, celle de la "confrontation", je ne fuie plus, j'assume... je transforme ma position. Je transforme tout, du silence, je passe à la parole? J'ôte les masques, je dévoile le vrai visage, sans aucun fard? J'arrête la protection pour ceux qui n'en ont pas besoin, qui ont choisi de se cacher derrière des maques m'imposant le mien. J'étais tellement plus à l'aise dans la demi-vérité que dans le mensonge le plus complet!

Me taire, je l'ai bien trop fait! Paradoxe pour celui qui connait mon incessant verbiage! Toute cette dilution de mots dans le néant des sens... quel autre choix avais-je pour les voir surgir devant moi, à leur place correcte, pour révéler enfin la réalité qui se planque derrière tout ça? Cracher d'un seul jet sa plus intime souffrance, son incompréhension la plus totale, sa complète déstabilisation, son délire psychédélicosmique... c'est loin d'être le plus facile, croyez moi! J'ai donc baver de sarcasmes, j'ai étalé un peu partout mes psychotorsions cérébrales, j'ai abondé de paraboles indécentes, le temps que les mots prennent leur cohérence pour que je parvienne à leur donner un sens qui touche avec justesse mon âme. La plupart du temps, je crois que j'y parviens à présent. Et pour autant, je n'ai toujours rien dit!

C'est pour ça que tu viens me bousculer ici? Pour ne pas que je traverse cette faille sans rien dire, et jeter mes mots silencieux dans ses abysses juste avant de la combler. Si je me tais, rien n'aura jamais existé, tout se diluera dans le néant, jusqu'à la prochaine vie où tout devra encore recommencer, jusqu'à ce qu'on comprenne enfin? Et si je parle, cela modifiera t'il le réel? Cela lui rendra t'il sa cohérence? L'heure est elle aux aveux? Mais à toi, je n'ai pas grand chose à dire, j'aime que tu appartiennes au passé. C'est seulement toi qui ne veux pas m'oublier, qui tiens ou non à réapparaitre, ça je n'en sais rien, mais même dans ton erreur, tu es revenue me hanter. Tel un spectre échappé de ce vieux cimetière indien, tu erres dans mes vapeurs. Par quel mystère tu es aussi connectée à cette histoire alors qu'a priori, tu n'as rien à y faire, à part me défier sans cesse? Cette fois-ci encore... T'accorder cette importance que je ne veux pas te donner, que je ne peux viscéralement pas te donner, même si tu souhaites secrètement la prendre, tu dois bien te douter à quel point ça me coûte.

J'ai écrit tant de ces articles en grande partie par ta sournoise faute, il y en a tant que je te dédie, à toi comme à ton amie. Elle, au moins, ses circonstances sont atténuantes, on pourra dire qu'elle agissait par "légitime" défense, mais toi? Nul ne pouvait ignorer mon innocence, nul ne pouvait voir la magie se répandre dans le sillage de ce tapis volant. C'était ma place que tu voulais, et c'est par procuration que tu te l'aies offert? Alors cette intrusion, elle rime à quoi mis à part à me faire violence?

Tu reviens alors que je t'avais oubliée, alors que je ne ressentais plus rien à ton encontre, alors que tu avais disparue. Ton nom résonne comme une pince à ouvrir mes points de sutures avant que la plaie ne soit cicatrisée. Je m'aperçois que j'ai la chance d'avoir une bonne régénérescence naturelle, ma plaie ne se réouvre pas, elle me pique, mais ça s'arrête là! Tu ne m'as pas terrassée!!! Cette époque est terminée. Tout se calme à l'extérieur. Cette bouffée d'oxygène après ce moment si intense, toutes ces cascades de signes qui m'ont percutées la face. J'ai bien besoin de ce temps pour me remettre. Ce besoin de repli, de temps qui se dilue, de cette vie qui coule qui reprend le dessus. Je me sens fatiguée de ce parcours d'obstacles émotionnels qui ne m'a guère laissé de répit. Je n'ai pas le choix que de desserrer la bride, de lâcher prise et de faire confiance à ma monture, elle me conduira à bon port. La vie est sympa, elle m'apporte ce dont j'ai besoin. L'été tombe à pic, il fait le plus grand bien.

Il ne te reste que peu de temps à dormir, si encore ce soir tu y es parvenue, la lune est pleine et mes pensées ont forcément du t'atteindre même s'il n'y avait dedans aucune intention. Le monde vibre de leur création, si tu appartiens au monde, tu as du les percevoir vibrer, même sans conscience. Moi je ne sens rien car vous dormez tous et vos rêves se mêlent à tous ceux des autres, exceptés des miens, comme de ceux qui veillent encore.

C'était peut être intentionnel, mais peut être pas. Si je ne sais pas, si je n'ai pas conscience du degré de complicité de quiconque, je peux imaginer à loisir que ce soit la maladresse de tes gros doigts qui aient malencontreusement effleuré la touche de ton smartphone. Dans ce cas, je ne peux que t'imaginer te ronger les ongles jusqu'à te faire des moignons sanguinolents à t'interroger sur le fait que j'ai vu ou non ton petit mot. Et plus je tarde à me tâter à y répondre ou non, plus toi, tu te tords le citron. Ca fait plus de 15 jours à présent, et si tu as sondé avec ardeur les premiers jours, tu as dilué aujourd'hui ton attention comme moi la mienne, si on peut dire. Tu dois espérer que je n'ai pas vu, que j'étais préoccupée par autre chose, ou alors que je me morfonds encore quelque part, anéanti par ton improbable manifestation. Oui improbable, c'est bien le mot. Et si je te réponds, je te sens de là t'écouler de liquéfaction et ça me ferait rire comme je n'ai surement pas ri depuis des années, à gorge déployée, d'un grand et tonitruant rire libérateur. Enfin, au moins dans l'idée, parce que je crois même que je n'ai plus besoin de ça, ton message a été bien suffisant pour ça.

 

Publié dans Déchetterie

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