A mes lecteurs virtuels...

Publié le par Fée tes valises :D

A mes lecteurs virtuels...

Bonjour à vous amis lecteurs,

Aujourd'hui, et ce n'est pas fréquent, je m'adresse à vous directement, vous qui venez, régulièrement ou pas, visiter ce drôle de blog insolite, étalage de ma confiture cérébrale sur ces pages interactives...

Voilà une année maintenant que j'ai entamé ce blog, voilà une année que j'écris pêle-mêle des articles, des poèmes, des machins trucs informes, pour décharger cette tête hyper productive en pensées inutiles. Voilà une année que certains d'entre vous tombent au hasard de vos surfs ou pas, sur les pages de ce blog. Et si peut être, pour certains, vous commencez à me connaître, la réciproque n'est pas vrai pour autant, vous avancez tous bien plus masqués que moi.

Si effectivement je n'ai jamais écrit aucun de ces textes dans l'optique d'obtenir une quelconque reconnaissance, si l'étalage de ma tête sur un blog n'a jamais eu pour objectif d'avoir de l'audimat, de faire croître la fréquentation, ni même de partager mes pensées avec quiconque, si j'avais juste plus besoin de l'interactivité d'un blog que de la platitude des pages blanches d'un document Word, je m'interroge toutefois sur qui vous êtes, vous qui lisez mes articles, qui revenez peut être même régulièrement faire une petite visite.

L'administration de ce blog nous divulgue bien des statistiques sur le nombre de visites quotidiennes, sur les articles consultés, mais il ne moucharde guère plus. Et je suis bien incapable de savoir si les visiteurs sont chaque jour identiques ou s'ils sont différents. Alors qu'en toute logique, j'ai communiqué à seulement quatre personnes physiques l'adresse, en leur précisant à tous mon désir qu'ils n'en fassent aucune publicité, je me demande bien qui sont les autres, qui viennent régulièrement faire un tour ici.

Ca ne me dérange absolument pas que vous veniez en balade sur les sentiers psychotordus de ma cervelle, que vous vous égariez dans mes méandres biscornus de ma tête, fallait pas faire un blog dans le cas contraire, mais ça m'évitait une indésirable exposition peut être trop impudique pour de chastes oreilles dans ma vie réelle... je n'ai pas honte de ce que je pense, mais c'était une manière de dire ici ce que je ne vous disais pas dans la vraie vie, parce que vous êtes lassés de m'entendre psychoter en boucle sur des sujets improbables, parce que moi, je suis lasse que vous m'appeliez croc-croc. Parce qu'à force de croquer la cervelle à tout bout de champ depuis des années et des années, vous m'avez tous plus ou moins exprimés clairement que vous vouliez que je relâche ma machinerie cérébrale au moins un instant. Comme si ça m'était possible! Ca a été ma manière de vous ficher la paix, tant que ma tête n'avait pas trouvé la sienne, tant que ma tartine ne s'est pas étalée en système.

J'ai communiqué l'adresse à trois d'entre mes visiteurs, trois humains réels de ma vraie vie, trois humains que je savais qu'ils ne seraient pas déstabilisés outre mesure par ce grand n'importe quoi psychédélique... Un autre, le quatrième, a trouvé tout seul le lien, car il en connaissait le titre! Voilà pour quatre... qui avancent pourtant tout aussi masqués que les autres. Peut être même que vous ne lisez pas, ou plus, mes articles depuis longtemps, lassés ici aussi de ce mastéguage intellectuel qui tourne sans doute un peu en rond ! Peut-être même que ma poésie ne vous plait pas, qu'elle vous fait chier, et que c'est par décence que vous ne commentez aucun de mes articles. Aucune remarque, aucune critique, rien à dire, jamais. Cependant, vous lisez!

En soi, je dirais que ce n'est pas bien grave, je ne m'attendais même pas à de l'audimat, je suis presque surprise d'en avoir "autant", pour un blog que je cache. Cependant, même si ma tête produit de la merde, c'est toujours de temps en temps intéressant d'avoir un retour... une critique constructive, pour chercher à se dépasser, pour stimuler peut être un peu le sens de ma pensée. Mais non. Rien de rien. Jamais. Je reste seule avec ma tête, à la confronter à moi-même, comme une spirale sans fin... Donc, si c'est de la merde, personne ne dit rien. Si c'est stimulant, personne ne dit rien, si ça vous touche, vous n'en dites rien non plus. Du coup, je me demande si chaque visiteur vient chaque fois ici pour la première fois, qu'il sent son cerveau se tordre, ferme vite la page et ne revient jamais, de peur d'être à son tour contaminé? Comme avec la gale!

Si vous êtes des "réguliers", vous revenez donc de votre propre chef. Je ne pense pas que je vous l'impose! Mais pour quelles raisons? Ca vous fait marrer de lire mes conneries monumentales? Ca vous amuse de vous foutre de ma gueule? Vous prenez un certain plaisir à lire cette étalage compulsif, ça stimule vos propres neurones? Je trouve à la longue un peu déloyal de votre part de venir systématiquement de manière furtive, sans jamais aucun égard pour l'humain qui écrit! L'humain écrivant n'avait pas l'ambition d'être lu, mais du fait qu'il le soit, qui sont les lecteurs qui ne pensent jamais rien, qui n'éprouvent jamais rien et qui ne partagent jamais rien? J'ai du mal à penser ça possible. A moins que vous n'existiez pas, et que ce soient seulement des ordinateurs fantômes qui prennent le contrôle de votre machine lorsqu'elle vient surfer par ici?

Alors évidemment que je m'en fiche de votre nom, comme vous devez vous contenter de mon pseudo de Fée, mais vous avez bien quelque chose qui vous passe par la tête en me lisant, en bien ou en mal, pourquoi vous êtes aussi radins à partager ne serait ce que vos impressions?

Suis-je donc le dernier être humain sur terre à avoir besoin de partage? de remu méninge? Vous autres, vous ne ressentez donc plus rien? Ou vous êtes victime d'un grave handicap, celui de l'expression? Laisser sortir le verbe est effectivement d'une réelle violence pour l'être, mais au moins, il parvient un peu à surgir, révélant qui je suis. Et vous? vous n'êtes donc rien ni personne? Seulement des êtres furtifs, déjà tellement immatériels, que vous ne laissiez seulement l'empreinte de votre passage numérique?

Votre silence éternel ne m'empêchera pas d'écrire, et je ne vous fermerai pas les portes que vous puissiez toujours me lire, il n'empêche qu'un peu de réciprocité parfois, c'est aussi une forme de générosité, ça aide à l'humanité. Je m'en retourne à l'évanescence de mes pensées, avec elles, au moins, je ne risque pas de m'ennuyer. Mais après, faudra pas me reprocher mon isolement et mon manque de matérialité!

A vous tous, je vous souhaite une belle journée libératrice de parole. A vos claviers ;)

Publié dans Rébellion

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C
Lorsque la mer s'en est allée, ce matin là, depuis les plages de Thaïlande ou d'ailleurs, les inconscients les insouciants, les candides, sont demeurés là, à la regarder partir au loin, vers l'horizon.<br /> <br /> Sidérés sans doute. Pris par ce soudain et silencieux retrait de l' océan. Ravissement de leur esprit. Aveuglement. . Emportés eux-mêmes dans ce mouvement de reflux, ils n' envisageaient pas une seule seconde alors que bientôt la mer allait revenir, en une immense vague sombre et dévastatrice. <br /> <br /> Tout occupés à observer paisiblement un phénomène qu'ils ne reconnaissaient pas, qu'ils ne connaissaient pas. Dupes de leur propre ignorance, ils restaient là, immobiles, saisis de stupeur.<br /> <br /> Ils ne savaient rien des ondulations, des oscillations sous-marines, des effondrements. Rien des forces telluriques en oeuvre, des larges mouvements ni des flux. Rien des ondes, des forces. Rien des variations des énergies. Rien de ce grand brassage invisible qui se jouait en-dessous.<br /> <br /> Et même quand la mer dressée comme un mur d'écume blanche revint au galop s'abattre sur les rives et les villages, il leur fallut longtemps encore avant de s'émouvoir. Avant qu'ils ne se sentent assaillis par cette onde si ample, qui d'un seul coup de butoir les plia, les tordit, les essora, avant qu'ils ne se mettent à courir. <br /> <br /> L'eau les traversa, les déforma, les arracha. Elle arracha aussi leurs certitudes. Creusa leurs fondations. Anéantit leurs mondes. Impétueusement, l'océan voulut les rendre fluides. Et les saisit dans ses grands bras.<br /> <br /> <br /> Celui-là, qui fit corps avec la mer, ne se contracta pas. Il se laissa porter. Malaxer. Triturer. Pris dans l'étau de la vague, il se laissa flotter. Il attendit que l'eau voulût bien passer. <br /> <br /> Pas vraiment inquiet, il se contentait de regarder le ciel.
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