Où sont mes autres mains? Et en musique, s'il vous plait :)

Une fois n'est pas coutume, je vous propose un article en musique. Je vous invite à mettre le son de votre sono assez fort, pour un voyage intergalactique! Nous remercierons donc Sparks Leds pour sa généreuse contribution sonore, vous pouvez lui faire la plus chaleureuse des ovations, un artiste qui le mérite grandement :D

Sparks - Live Dans Mes Divagations

tek tekno teuf son rave tribe hardtek hardtechno

https://www.youtube.com/watch?v=88MOVdHevi0

L'article en lui même à présent:

Vous, qui suivez, ou pas, vous avez peut être remarqué qu'en ce moment je suis particulièrement productive question articles. Je le reconnais, j'écris beaucoup. Mais il y a pire... J'écris beaucoup oui, mais ce que vous lisez ici n'est qu'une infime partie de ce que j'écris. Et il y a encore pire... c'est que plus j'écris, plus j'ai des pensées qui abondent et qui me donnent l'envie, le besoin d'écrire, vider ce trop plein de tête... Et comme si cette sportive était surentraînée, dopée peut être, elle ne cesse de produire de la pensée, comme dans l'histoire qu'on nous raconte quand on est gosse pour répondre à la question de pourquoi l'eau de mer est salée... Et je ne connais absolument pas non plus la formule magique qui permettra de l'arrêter ce drôle de moulin à pensées!

Je croyais un temps, naïvement, que l'écriture me permettrait d"évacuer, de libérer ma cervelle embouteillée, mais figurez vous que c'est visiblement l'inverse qui est en train d'arriver, la pensée génère la pensée. Et finalement, si au tout départ, je me sentais comprimée, j'avais vraiment un besoin viscéral de m'en débarrasser, ce n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui. Je crois que je suis devenue une accro de ma propre alchimie, je suis dépendante de sentir ma tête agitée... Une droguée des neurones, une toxicomane de la pensée. Il parait que la toxicomanie est une maladie... la mienne est devenue chronique. Et j'ai trouvé la pilule magique, vomir les pensées informes, et les étaler jusqu'à plus soif, jusqu'à vous contaminer tous... les introduire dans vos propres cervelles, comme de petits clous indolores, jusqu'à ce qu'elles finissent par y tenir bien fixées! Ca vous apprendra de les lire tiens... je vous avais pourtant prévenus dès le départ!

Et comme je suis toute excitée comme une puce quand je vois l'effet que mes pensées retorses peuvent avoir subliminalement sur ceux sur qui je déverse mon flot incessant de paroles, depuis si longtemps. Pas à pas, vous finissez par entrer dans mon monde! Non pas tant que ce soit le mien, il est évidemment tout autant le votre, mais tout le monde n'est pas tombé dans la potion magique quand il était petit! Mon taux si extraordinairement bas en mono amylases peut être? Si encore je buvais de l'alcool et mangeais beaucoup de viande, mais je me nourrie comme un piaf! Difficile que ce taux remonte!!!! Mais ceci est encore une autre histoire!!!

Je pense que ça vient de là, cette excitation, associée à ma toxicomanie, me garantie donc une perpétuelle autoproduction intellectuelle, aussi inutile qu'elle peut parfois être intelligente, aussi subtile qu'elle peut être également désobligeante. Il s'avère que ces derniers temps, vous semblez tellement réceptifs, tellement plus concernés, connectés à mon délire!!! J'ai pas l'habitude, je suis toute abasourdie. Excitée oui, encore plus que lorsque je sens crépiter un cerveau isolé. Non, là, y'a une masse grouillante, avide de réponses, en quête d'espérance et de renouvellement. Alors forcément, je jubile. Et du coup.... ben je surproduis. Votre soudaine saine curiosité réanime mon énergie endormie, celle que j'ai perdu en route, peut être même dès mes tous premiers pas sur ce chemin qui n'a jamais été le mien, pas plus que le votre!

Alors soudain, alors qu'enfin ma plume commençait à peine à devenir fluide, que sous le mécanisme oppressif de ma tête parvenait enfin à prendre forme de plus en plus "clairement" mes pensées, il a fallu qu'il en arrive d'autres, se superposant aux premières, en chiffonnade de couches amoncelées les unes sur les autres. Comme un puits sans fond, ma tête les accueille en abondance, elles s'accumulent, s'embouteillent, mais mon crâne ne serre plus! Il me faudrait juste quelques mains de plus pour rajouter un ou deux claviers à mon ordinateur, poser quelques cahiers de plus sur mes genoux lorsque je ressens ce besoin d'écrire. Mais je n'en suis pas encore pourvue et je désespère de ne pas avoir assez d'une vie pour écrire tout ce que cette fichue tête produit. Surtout si tout s'avère devenir chaque jour exponentiel. En plus grand, comme en plus petit...

Zoom avant, zoom arrière. Nous sommes les manifestations fractales de l'expansion quantique, en réseaux, de l'Univers! Comment ne pas tout dire simultanément afin que cela puisse être conforme à la nécessité d'une compréhension qui prenne la forme d'une arborescence multi dimensionnelle? Vaneigem avait sûrement intuité les implications contre-culturelles des principes de la physique quantique lorsqu'il a écrit en 1968 son Traité de savoir vivre à l'usage des nouvelles générations, bouquin au demeurant particulièrement difficile à lire pour son contenu touffu, avant-gardiste, mais surtout de par sa structure originale, à savoir que les deux perspectives développées dans chacune des deux parties ne sont pas être lues successivement, mais simultanément... Pari hautement difficile avec le cerveau linéaire des humains de second millénaire. Nous venons d'entrer pleinement dans le troisième, avec notre cerveau probabiliste, neurone nucléaire d'un grand cerveau cosmique global. Punaise mes pauvres, si je vous ai pas fait sortir le jus du citron avec ça... c'est que vous êtes déjà là bas... de l'autre côté du miroir, à danser parmi les étoiles! Mais je ne suis pas inquiète... comme d'hab, vous n'en direz rien ;)

Je finis même par me demander à quel point je peux être perverse... me réjouir ainsi de faire se répandre du jus de neurones, du jus de certitudes aussi. Parce que le pire, c'est que je ne fais pas uniquement que me réjouir, il est même possible que j'en jouisse, orgasme onirique de mes sens et de ma raison en même temps!!!! Le vice de me délecter de voir les ombres se débattre, tenter de résister à ce qui les aspirent vers leur nécessaire dilution dans l'espace cosmique, depuis qu'elles hantent notre quotidien à le rendre morose, à l'empêcher de respirer à pleins poumons la vie, alors que le monde regorge de tant d'odeurs enivrantes! Je suis effectivement perverse de regarder ses ombres se faire engloutir avec un petit rictus de contentement, voir les yeux de mes interlocuteurs se déciller sous l’uppercut provoqué par une de mes pensées, aiguisée comme la lame d'un scalpel. Parce que oui, dans le fond, j'aime que mes pensées dérangent, remettent en question l'ordre établi des choses, j'aime bien voir gicler votre cervelle par l'orifice de vos oreilles...

Si j'avais les mains nécessaires à une plus grande production littéraire, je me dis que ce serait certainement encore pire, peut être même que mes mains supplémentaires se chargeraient seulement de prêter main forte pour vous presser encore plus fermement les neurones, produire assez de jus pour le mettre en bouteille et me lancer dans la production intensive de jus de fruits intellectuels. Finalement, en boire le jus est peut être moins grave que de croquer directement dans le fruit défendu! Si Adam et Eve avaient bu du jus de la Pomme plutôt que de mordre dedans à pleine dents, ils auraient peut-être eu la quintessence du savoir plutôt qu'une simple introduction, ils auraient peut être pu expliquer à Dieu, maintenant qu'ils avaient bu la connaissance jusqu'à la lie, que son autoritarisme ne pouvait plus avoir de sens ici, que les humains, s'ils voulaient enfin grandir et s'émanciper comme des adultes autonomes, il devaient reprendre leur liberté, exercer leur libre arbitre, quitte à contester... Qu'en puissance, ils étaient déjà des Anarchistes, même s'ils ne pouvaient pas encore le savoir. A nous de rectifier le tir, de reprendre notre chemin en main. Et la main, qui tient le stylo, détient aussi certainement la liberté, il ne reste plus qu'à l'aider à s'envoler. Avec plusieurs mains, je reste persuadée que ce serait bien mieux!