La danse des fils

Publié le par Fée tes valises :D

La danse des fils

Putain de merde... une fois n'est pas coutume que je commence un texte par un gros mot! Mais ça m'énerve quand je fais une mauvaise manip sur l'ordi et que mon jaillissement de pensées sur écran disparait sous mes yeux. Aucun moyen de récupération lorsque ça merdouille comme ça. Voilà mon fameux texte désintégré.

J'avoue, vous, vous ne perdez rien, c'était pas un texte pour vous, et si jamais vous l'aviez lu soudain vous vous seriez demandés de quel asile j'ai été autorisée à écrire ceci! Ahahah, oui.? J'avais dit que je ne ferais plus de métaphore, heureusement que je n'avais rien promis. J'aurais pu appeler cet article: Quintessence métaphorique! Mais il a disparu, il s'est dissipé dans le néant, il n'avait aucune raison d'être? Vous m'auriez pensée bien plus folle que je ne le suis en réalité et ça aurait eu l'effet inverse que celui recherché. On dira, que même s'il n'est pas là pour témoigner que ça jaillit encore n'importe comment de ma tête, j'ai pu le sortir et sa vocation n'était donc pas d'être lu.

Il n'empêche, il devient impossible de garder tout ça pour moi. Je vais finir par faire une occlusion cérébrale si je n'évacue pas CA. Et CA, c'est une telle pelote de laine emmêlée de gros noeuds, que je ne sais déjà pas comment commencer, mais surtout, si encore je pouvais imaginer ne serait ce que d'exposer tous les noeuds à mon propre grand jour, je serais déjà pas mal avancée, mais non... ça ne marche pas de cette façon là. Les noeuds apparaissent à mesure et lorsqu'on tente de débrouiller l'immense mélimelo de fils, et ce faisant on entortille encore plus la pelote en un noeud colossal. Un casse tête chinois quantique.

Si je dois chercher un point de départ à tout ça, j'ai un mal fou à cerner le début, car il n'y a pas de début et plus je cherche à le trouver, plus ça s'éloigne comme dans un rêve. Je dois poser un vrac de moments, qui ne donnerait aucun fait, mais juste des "impressions", un peu comme si soudain le monde devenait effervescent. Un monde fait de bulles de Saint Yore ou plutôt de Champagne car soudain le monde est devenu plus grisant! Et puisque tout était une question de texture, tout était fraichement vivant. Le début est donc une alchimie de sensations dans un monde en apparence normal. C'est dans l'interstice de ces nouvelles sensations que tant de choses ont changé.

Seule, sur mon nuage ensoleillé, je suis allée danser un moment dans la réalité. Les deux mondes étaient en fin de compte si proches que la frontière s'est dissoute sans que je ne le remarque et j'allais de l'un à l'autre comme s'il n'y en avait qu'un. La ligne de démarcation entre les deux pour moi n'avait plus lieu d'être, j'étais lasse d'avoir deux costumes dont un seul des deux était à ma taille. D'autant plus que non seulement de m'aller bien mieux, cet habit là me mettait en valeur. Et moi qui n'en avait pas conscience, moi je dansais.

Je dansais souriante à entrainer le monde entier dans le sillage de ces paillettes étincelantes, un monde de danseurs potentiels qui s'ignorent, mais moi, je vois ça dans les yeux. Je vous regarde à voir briller la flamme. Dommage qu'il n'y en ait trop souvent pas, que trop aient oublié qu'ils savent si bien dessiner le son! La magie vous fait si peur n'est ce pas. Et puis, et puis soudain, elle s'est mise à danser, tout autour de moi, elle est sortie des livres, des histoires, des contes, des légendes et des mythes, de la musique aussi, et elle a enchanté le monde, pour me montrer de mes sens ce que je ne voyais pas! Rien n'est réel si vous saviez...

Elle brule de sa flamme immense les illusions qui voilent le monde, mais mes yeux sont aveuglés par ceux qu'ils voient. Et c'est de toute bonne foi que je ne parviens pas à comprendre ce qui est en train de se jouer sous mes yeux aveugles. Comprendre passe par des expériences et de ce genre là, moi je n'en avais pas. D'ailleurs qui en a? Je vous implore depuis si longtemps et je n'ai au mieux que votre silence, votre profonde incompréhension. Vous imaginez pour moi?

Et si le monde s'effondre, sur quoi je pose mes prochains pas en dehors du néant, de la nuit noire de l'âme, quand la flamme s'éteint doucement? Le réel? Comment pouvez vous ne pas voir qu'il n'y en a pas?

J'ai choisi celui là? J'ai demandé à éprouver tout ça? Mais autant que je ne parviens pas à m'en souvenir, la vie m'interpelle de plus en plus fort. Et la musique et la danse prennent de plus en plus de dimensions tout autour de moi. Je les vois sous mes yeux tisser des chemins de fils d'or et d'argent, et je sais bien où ils nous ramènent, même si je ne m'en souviens pas. Mais il y a pourtant quelque chose qui m'assure que nous nous retrouverons tous là bas, parce que tant d'entre vous savent ce qu'il contient sans parvenir ni à le savoir, encore moins à le dire. Moi je me tue à essayer.

De mille manières, je l'ai projetée dans tous les sens, à tourner autour, avec l'impression de ne jamais réellement y parvenir. Et plus je m'enroule autour de ma propre Vérité, plus je vois comme elle est indicible, autant que je le veuille, je suis muselée. Il y a trop de petits fils invisibles qui s'entortillent les uns les autres, jusqu'à devenir une longue corde, solide et unique, à la vibration éternelle. Je remonte ces fils pour m'apercevoir que j'en ai oubliés, qu'il y en a qui explique pourquoi je ne parviens plus à avancer, le travail n'est pas bien fait. Chaque fil, propre dans une gaine... un immense câblage à connexions illimitées. Jusqu'à ce que tout s'éclaire, tout s'illumine comme des décorations de Noël.

De fils en fils, mon cerveau crépite. Toutes ces connexions m'imposent de voir le réel d'une bien étrange façon. Tout semble bien se répondre, et ceci, bien au delà de moi. Ce peut il qu'une seule personne puisse lire à travers ce réseau de lignes, celles que vous êtes en train de lire, et se sente ici comme à la maison? Tellement de fois j'ai pensé que j'étais en train de vivre un délire et tellement de fois, je n'ai pas déliré. Lorsque ceci recommence, encore et toujours, si j'oublie de regarder à rebours, je douterais encore de moi, de ma santé mentale... mais je vais arrêter avec ça, avec tout ce qui m'a imposée de ne pas croire en moi. Tu parles que je ne me trompe pas... Sinon, que faites vous là??? Pourquoi croisez vous les fils d'or et d'argent de ma vie? Si nous étions dans la réalité, tout ceci ne pourrait jamais arriver. Les fils ne se rejoindraient jamais. Et moi je vis à l'intérieur d'une pelote de laine.

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